Le gouvernement ivoirien oblige désormais les multinationales à céder 20% de leurs contrats d’exportations à des opérateurs ivoiriens. Une mesure destinée à éviter l’asphyxie des négociants ivoiriens qui dénoncent depuis longtemps la concurrence déloyale des multinationales actuellement en situation de quasi-monopole en Côte d’Ivoire dans l’achat et l’export du cacao.
Avec notre correspondant à Abidjan, Pierre Pinto
Aujourd’hui en Côte d’Ivoire, le marché du cacao est dominé par six grandes multinationales qui achètent la quasi-totalité de la production brute ou transformée. Désormais quand une multinationale achètera 100 tonnes de cacao pour le compte de sa maison-mère en Europe ou en Amérique, elle devra en confier 20 tonnes au Conseil Café Cacao. L’organe de régulation désignera à son tour un ou plusieurs opérateurs nationaux qui se chargeront d’exporter cette cargaison pour le compte de la multinationale.
Ces opérateurs en situation d’asphyxie, puisqu’il n’ont pour ainsi dire plus de débouchés à l’export, pourront ainsi toucher la marge sur l’opération et faire face aux charges fixes.
Le groupement des négociants ivoiriens qui regroupe une quinzaine d’entreprises salue cette décision du gouvernement pour laquelle il se bat depuis des mois. « Elle permet de mettre fin à un des deux monopoles de ces multinationales. Celui sur la vente du cacao, commente le porte-parole du GNI Fabien Gueï. Nous voulons que le gouvernement aille plus loin et casse le deuxième monopole sur le cacao certifié ».
Aujourd’hui seules les six multinationales vendent leur cacao aux grands chocolatiers, qui exigent souvent un cacao certifié sans travail des enfants ni déforestation. Des chocolatiers qui versent des primes aux multinationales pour acheter ce cacao certifié plus cher aux producteurs. Le GNI veut pouvoir accéder à ce marche et réclame que la moitié des 20% décrétés cette semaine concerne du cacao certifié. JA