Dans le contexte socio-politique guinéen, où les enjeux de développement et de stabilité sont cruciaux, il existe une réalité sombre, nuisible et insidieuse qui ronge les fondements de notre société : la trahison et la manipulation au sein des équipes de travail, des institutions et des services publics et privés.

Ces comportements, souvent qualifiés de poignardage dans le dos, sont malheureusement devenus monnaie courante dans de nombreux secteurs de la vie publique et professionnelle en Guinée surtout à Conakry.

Mais quelles sont les raisons profondes de cette trahison systématique, et quelles en sont les conséquences pour la société et l’administration publique ?

La trahison ou le poignardage dans le dos, cest ce comportement où un individu, au lieu de soutenir ses collègues ou de collaborer de manière constructive, choisit de les déstabiliser, de les discréditer, voire de les accuser à tort pour obtenir un avantage personnel.

Ce phénomène est particulièrement visible dans les sphères politiques, administratives, et professionnelles, où la compétition pour des postes, des avantages ou des faveurs est féroce. En Guinée, ce type de comportement est devenu une norme dans certaines institutions publiques, où l’intérêt personnel prime sur la collaboration et le respect des principes de solidarité.

Pourquoi cette culture de la trahison et de la manipulation s’est-elle installée dans la société guinéenne ? Plusieurs facteurs contribuent à cette dérive. Tout d’abord, il y a un manque de valeurs solides et de responsabilité dans la gestion des affaires publiques. Dans un pays où les ressources sont limitées et où les postes de pouvoir sont souvent perçus comme des leviers pour des bénéfices personnels, il devient facile de succomber à la tentation de trahir ses collègues pour conserver son poste ou obtenir une promotion.

Ensuite, la société guinéenne a longtemps été marquée par une instabilité politique et des transitions difficiles qui ont créé un climat de méfiance et de divisions ethniques . Dans un environnement où les alliances sont fragiles et les positions de pouvoir constamment remises en question, certains individus se retrouvent prêts à tout pour préserver leurs intérêts, quitte à sacrifier la collégialité et la solidarité.

En sinscrivant dans cette aventure rusée, les conséquences de ce comportement sont multiples et dramatiques. Dans le cadre d’une administration publique, la trahison au sein des équipes nuit à l’efficacité de l’État. Les individus qui, au lieu de travailler ensemble pour faire avancer les projets de développement, choisissent de se livrer à des jeux d’intrigues, finissent par créer un environnement de doute, de conflits et de déstabilisation.

Cela ralentit la prise de décision, freine l’innovation et engendre une perte de confiance dans les institutions publiques que privées.

Pour les collègues trahis, les effets sont tout aussi graves. Ils se retrouvent souvent dans une position de vulnérabilité, où leur réputation et leur crédibilité sont mises en péril, non par leurs actions, mais par des machinations internes.

Cela peut entraîner une démotivation, voire un désengagement des citoyens et des fonctionnaires qui se sentent trahis par leurs propres pairs. En conséquence, cela nourrit un cercle vicieux de méfiance et de découragement au sein des équipes, rendant difficile toute forme de progrès collectif.

Au-delà des institutions, cette pratique de trahison dans un pays comme la Guinée, a un impact profond sur la cohésion sociale et la stabilité du pays. En Guinée, où les tensions ethniques et politiques sont parfois exacerbées, les actes de trahison au sein des équipes professionnelles ou gouvernementales peuvent diviser davantage la population.

Ce phénomène nourrit une culture de suspicion, où les individus, les groupes et les communautés se méfient les uns des autres, rendant difficile l’unité nationale.

L’impact est également visible sur le plan économique : un environnement de travail déstabilisé, où les individus se concentrent davantage sur les intrigues internes que sur leurs responsabilités professionnelles, ne peut qu’entraver la création de richesse et le développement durable.

Les investisseurs étrangers, les partenaires au développement et les entreprises locales auront peu d’incitation à s’engager dans un environnement où la confiance et la collaboration sont faibles.

Face à ce constat destructeur , il est urgent de réagir. L’un des principaux leviers pour lutter contre la trahison en Guinée dans l’administration publique et privée est de *mpromouvoir une culture de l’intégrité et de la transparence dans les institutions. Cela passe par la formation des fonctionnaires et des responsables publics aux valeurs de responsabilité*, de *solidarité* et de collaboration. Il est également nécessaire de mettre en place des mécanismes de responsabilisation qui permettent de détecter, dénoncer et punir les comportements déviants.

L’État doit également encourager une gouvernance participative et inclusive, où chaque citoyen et chaque fonctionnaire se sent impliqué dans le processus de décision et dans la gestion des affaires publiques. Une telle approche permettrait de limiter les jeux de pouvoir internes et de réduire les tentations de trahison.

Les partenariats entre les différents secteurs de la société, y compris les organisations de la société civile, doivent également être renforcés pour garantir que les valeurs de collégialité et de cohésion l’emportent sur les intérêts individuels. En fin de compte, la paix sociale et le développement ne peuvent être réalisés que si les Guinéens acceptent de travailler ensemble et de mettre de côté leurs intérêts personnels au profit du bien commun.

Enbfin, la trahison et le poignardage dans le dos ne peuvent plus être acceptés comme des comportements normaux dans notre société.

Les autorités de la transition doivent doivent lutter contre ce comportement qui rend inefficace et passive l’administration du pays en erigeant une politique de sanction sévère contre ceux qui seront reconnus auteurs de ces manipulations.

La Guinée a besoin d’un renouveau, d’une réforme morale et d’une réflexion collective pour encourager une culture de travail en équipe, de respect et de solidarité. C’est ainsi que nous pourrons véritablement construire une Guinée unie, forte et prospère.

La trahison ne peut être tolérée si nous voulons avancer vers une réconciliation nationale et un avenir plus juste et plus équitable pour tous. Il est temps de faire face à cette réalité et d’œuvrer ensemble pour un changement durable.

Minkael BARRY