Regroupé ce lundi 29 mai 2023, les présidents des différentes juridictions du pays, les chefs de greffe et les cadres du ministère de la Justice et des Droits de l’Homme. La rencontre a eu lieu au siège du département sous la présidence du ministre Alphonse Charles Wright. L’objectif de cette rencontre de deux jours, est d’échanger sur la situation des juridictions. Dans ce sens, plusieurs sujets ont été abordés, notamment le volet financier, gestion et tant d’autres, a appris Leperroquetguinee.com à travers une de ses journalistes.

Me Mamadou Saran Oularé, président de l’association des greffiers de Guinée

Au cours de la réunion, le président de l’association des greffiers de Guinée a évoqué le manque de greffier dans les juridictions de l’intérieur du pays. « Nous avons beaucoup de problèmes, mais il faut reconnaître que le ministre Alphonse Charles Wright se bat très bien. Beaucoup de choses dans la société sont basées sur la justice. A l’intérieur du pays, il y a des juridictions où il n’y a même pas de greffier ou il n’y a qu’un seul greffier. En principe, chaque juridiction doit avoir au moins deux ou trois greffiers. Mais il y a des justices de paix aujourd’hui où il n’y a qu’un seul greffier alors qu’on demande tant de greffiers à Conakry », a déploré Me Mamadou Saran Oularé, président de l’association des greffiers de Guinée.

Face aux évoqués par le président de l’association des greffiers de Guinée, le ministre de la justice, a fait savoir que des dispositions sont en train d’être prises. Alphonse Charles Wright a informé aussi que toutes les juridictions du pays sont subventionnées.

« Sauf que très malheureusement ils n’arrivent pas à décaisser ces différents montant qui sont alloués dans le cadre de leur fonctionnement. Il fallait débattre de cette question aujourd’hui. Deuxième chose, nous tendons vers le mouvement général des magistrats c’est-à-dire que ce qui se faisait avant, ce que le ministre s’enfermait dans son bureau, il faisait ses propositions de nomination des magistrats et toute suite le conseil supérieur est convoqué et les magistrats sont nommés. Pour ne pas mettre les magistrats dans les juridictions qui à mon sens n’ont pas besoin assez de personnel et pour une utilisation rationnelle du personnel judiciaire, il fallait d’abord interroger chaque chef de juridiction par rapport à la présence du personnel en termes de greffiers et de magistrats, à partir de là, déterminer quelles sont les difficultés que ces juridictions ont. Mais à partir de ces éléments d’information, ça va être un instrument de décision pour nous, pour pouvoir envoyer les greffiers et les magistrats là où il y a beaucoup plus de besoin », indique-t-il.

 

Le Garde de Sceaux promet que plusieurs justices de paix seront érigées en tribunaux de première instance. « C’est le cas par exemple de Boffa, Fria, Télémélé et beaucoup d’autres justices de paix. Comme vous le savez, la Guinée doit respecter ses engagements internationaux en matière du principe selon lequel il faut que les autorités qui sont chargées de poursuite, ne soient pas celle qui doivent jugées. Mais vous verrez que dans les justices de paix, c’est les juges de paix qui poursuivent, ce sont les mêmes juges de paix qui jugent, où est donc le respect de la présomption d’innocence ? Donc ils sont là pour discuter de toute ces questions, je crois que nous allons terminer nos activités par la soumission à leurs appréciations, les avant-projets de lois sur l’organisation judiciaire », a souligné le ministre de la justice.

 

Parlant de la CRIEF, Charles Wright a indiqué les changements majeurs qui y seront opérés. « Il y aura deux degrés de juridictions au niveau de la CRIEF, il y aura un tribunal qu’on appellera TRIEF, il y aura une cour qu’on appellera la CRIEF. Il y aura un procureur spécial au niveau de la CRIEF, il y aura un parquet financier national où il y aura un procureur spécial, mais toutes ces réformes ne peuvent pas aller à l’absence des magistrats. Il faut les appeler, les soumettre cette organisation judiciaire, connaître leur point de vue, leurs différentes observations avant de pouvoir les mettre sur la tâche », a fait savoir Alphonse Charles Wrigth.

Le Garde des Sceaux mentionne qu’ils vont poursuivre la réunion pendant deux jours et le travail va s’élargir aussi aux avocats, aux huissiers de justice dans les jours à venir parce que dit-il, « toute la famille judiciaire doit être concernée par les différentes réformes que nous engagions au niveau de notre département », a conclu le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme

Bony ousmane, pour leperroquetguinee.com