Le 20 novembre, journée mondiale de l’enfant, commémore l’adoption en 1989 par l’ONU de la Convention relative aux droits de l’enfant, un texte historique ratifié depuis par de nombreux pays, dont la Guinée. Cette année, le thème choisi, « Le respect des droits de l’enfant est la condition sine qua non pour bâtir un monde meilleur, aujourd’hui, demain et à long terme », met en exergue la nécessité d’une mobilisation collective pour garantir un avenir meilleur à nos enfants.

N’Faly Sylla, président du Tribunal pour enfants en Guinée, souligne l’importance de cette convention, la première adoptée à l’unanimité par l’Assemblée générale des Nations unies. Pour lui, « parler de l’avenir d’une nation sans garantir la protection des droits des enfants est une utopie ». Pourtant, malgré des avancées normatives, le chemin reste semé d’embûches.

La Guinée, qui a ratifié la Convention en 1990, dispose d’un cadre légal conforme à ses engagements internationaux. Cependant, sur le terrain, des défis majeurs persistent, notamment pour les enfants en situation de vulnérabilité. « Nous recensons chaque année des enfants victimes de traite, d’exploitation économique ou sexuelle », explique N’Faly Sylla. Ces jeunes, souvent livrés à eux-mêmes, risquent de basculer vers la délinquance en l’absence de structures adaptées.

Un constat préoccupant demeure : l’absence de centres publics d’accueil pour enfants vulnérables, pourtant prévus par la législation nationale. Les structures privées existantes, insuffisamment subventionnées, peinent à répondre aux besoins croissants. « L’État doit prendre ses responsabilités pour offrir un environnement protecteur à ces enfants », plaide M. Sylla.

Des mineurs en détention : une situation alarmante

Autre point noir, la détention des mineurs. Dans de nombreux cas, ces jeunes partagent les mêmes centres carcéraux que les adultes, une pratique contraire aux normes internationales. « Cela expose les enfants à des influences néfastes et compromet leur réinsertion », avertit le magistrat, appelant à la création de centres spécialisés pour mineurs et à des programmes de réinsertion adaptés.

Mobilisation des acteurs et devoir parental

Le magistrat en appelle aussi à la responsabilité des parents, premiers garants des droits des enfants. « On ne met pas un enfant au monde par plaisir », insiste-t-il. Il exhorte les familles à assumer pleinement leurs obligations et les autorités étatiques à renforcer leur engagement pour protéger cette catégorie vulnérable de la société.

Garantir les droits de l’enfant est une mission qui incombe à tous : parents, institutions, société civile et État. Investir dans la protection et l’éducation des enfants aujourd’hui, c’est bâtir les bases solides d’un avenir durable. En ce 20 novembre, l’urgence de cet engagement collectif résonne plus fort que jamais, car, comme le rappelle N’Faly Sylla, « l’enfant d’aujourd’hui est le citoyen de demain ».

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