Lokossa (Bénin), 4 juillet 2025 , Dans une volonté affirmée de renforcer la sécurité nationale, les autorités béninoises ont officiellement lancé ce jeudi l’« Opération Bouclier », une vaste opération militaire destinée à lutter contre les menaces croissantes dans les régions du Sud et du Sud-Ouest du pays.
La cérémonie de lancement s’est tenue à Lokossa, chef-lieu du département du Mono, en présence de hauts gradés de l’armée béninoise, de responsables administratifs et de membres du gouvernement. Cette initiative stratégique vise à sécuriser les départements du Mono, du Couffo et du Zou, identifiés comme les plus vulnérables en raison de la recrudescence des actes terroristes et de criminalité organisée.
Selon les autorités, entre mars et juin 2025, plusieurs incidents inquiétants ont été enregistrés dans ces zones :
Des cas d’enrôlement forcé de jeunes, soupçonnés d’être recrutés par des groupes extrémistes opérant à partir des pays voisins ;
Des attaques ciblées contre des postes de sécurité et des villages isolés ;
Un trafic croissant de bétail, souvent lié aux réseaux criminels transfrontaliers.
Face à cette situation préoccupante, l’armée béninoise entend renforcer sa présence sur le terrain, améliorer les capacités de réaction rapide des forces de défense et de sécurité, et mieux protéger les populations civiles des exactions des groupes armés.
Le choix de concentrer cette opération dans le Sud, une région jusqu’alors relativement épargnée par les violences terroristes, souligne l’extension géographique des menaces sécuritaires, autrefois limitées au Nord du pays. Cette évolution appelle à une adaptation urgente des dispositifs militaires.
Le gouvernement a également insisté sur l’importance de la coopération avec les communautés locales, afin de recueillir des informations essentielles, de sensibiliser la population aux dangers des groupes extrémistes, et de favoriser une résilience communautaire durable.
L’« Opération Bouclier » s’inscrit dans une stratégie plus large de sécurisation du territoire béninois, qui fait désormais face à des défis multiples dans un contexte régional marqué par l’instabilité au Sahel et la pression des réseaux criminels transfrontaliers.
Les autorités assurent que des mesures strictes de respect des droits humains accompagneront les opérations militaires, afin d’éviter les abus et de maintenir la confiance entre l’armée et les citoyens.
Alors que les regards sont désormais tournés vers le déroulement de cette opération, de nombreux observateurs soulignent qu’au-delà de la réponse militaire, une approche globale incluant le développement local, l’éducation et la lutte contre la pauvreté sera indispensable pour éradiquer durablement les causes profondes de l’insécurité.