Le procureur général près la cour d’appel de Conakry, Alphonse Charles Wright, reprend à son compte les accusations formulées le week-end dernier par le département du trésor américain contre Ibrahim Taher et Ali Saadi, deux hommes d’affaires guinéens d’origine libanaise que les Etats Unis accusent de financement du terrorisme (Hezbollah). Se fondant sur les allégations du Bureau des avoirs étrangers (OFAC) du Département de Trésor, Charles Wright ordonne l’ouverture d’une information judiciaire, la saisie et le gel des avoirs ainsi que la levée de l’immunité des deux hommes d’affaires.
Pour ordonner le déclenchement de poursuites contre Ibrahim Taher et Ali Saadi, le procureur général près la Cour d’appel de Conakry invoque « la Convention internationale pour la répression du financement du terrorisme » signée le 9 décembre 1999. Une convention dont le but, rappelle Charles Wright est « le renforcement de la coopération internationale entre les États s’agissant de la mise au point et de l’adoption des mesures efficaces, de prévention de financement du terrorisme ainsi que des mesures de répression impliquant des poursuites judiciaires des présumés auteurs »
Poursuites judiciaires engagées
Ce préalable invoqué, le procureur « instruit le Procureur de la République près le Tribunal de première instance de Kaloum d’engager ou de faire engager des poursuites judiciaires sans délai, par voie d’information judiciaire, contre les nommés Ibrahim Taher et Ali Saadi, tous des hommes d’affaires d’origine libanaise résidant en République de Guinée, ainsi que toutes autres personnes susceptibles d’être dénoncées dans la présente procédure pour des présomptions graves de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme ».
De même, le procureur « requiert la saisie des biens, le gel des avoirs et toute autre mesure conservatoire à l’encontre des personnes physiques et morales contre lesquelles l’information judiciaire sera ouverte par voie de réquisition »
Enfin, Charles Wright requiert également par « voie d’information judiciaire aux autorités compétentes la levée de toute immunité et tout privilège dont pourraient se prévaloir les personnes poursuivies, dans l’intérêt de la loi, jusqu’à la fin de la procédure ».
Balla Yombouno