Dès les premières heures de son avènement à la tête de la Magistrature Suprême de l’Etat guinéen, le président de la Transition, Colonel Mamadi Doumbouya a, dans une de ses déclarations, rassuré que : <<La Justice sera la boussole qui orientera l’action de chaque citoyen>>.
En outre, la justice, de manière vague, devrait être l’espoir de tous les citoyens, où qu’ils soient sur cette planète (terre).
Si dire se peut, Elle (formation) est la condition sine qua non d’une justice indépendante, pertinente et efficace.
Pour une justice respectée des justiciables, il faut que les acteurs qui l’animent aient une bonne connaissance des matières qu’ils sont appelés à traiter.
C’est pourquoi, les Autorités du Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, sous la clairvoyance du Chef de l’Etat, Colonel Mamadi Doumbouya, place la formation des magistrats et des auxiliaires de justice au cœur de ses préoccupations.
Et en tant au carrefour de l’Etat de droit, garant de la paix et de la quiétude sociale, la formation des acteurs de la justice reste et demeure une véritable garantie pour les justiciables au même que l’indépendance de ceux-ci.
Ainsi, le recrutement de cent (100) auditeurs de justice et de cent élèves greffiers dans le but de combler le déficit important de magistrats et de greffiers, doit se matérialiser par une formation soutenue à l’interne et ouverte à l’internationale.
C’est pourquoi, le Centre de Formation Judiciaire (CFJ) a pour mission de former des hommes nouveaux pour une justice qui s’inscrit dans l’esprit de la refondation de l’Etat et de la rectification institutionnelle.
Ceci détermine encore une fois, l’engagement du Ministère de tutelle à instaurer la confiance en la justice.
Ce pacte social, est le seul moyen de tirer notre pays vers le développement.
Alors, vouloir Faire de la justice la boussole qui guidera chaque citoyen, implique en premier lieu, des hommes et des femmes bien formés, à l’éthique irréprochable et prêts à être esclaves de la déontologie.
Malgré les difficultés liées au contexte économique, le CFJ a pu en un temps record, mobiliser des ressources nécessaires à la réalisation des concours de recrutement des auditeurs de justice et des élèves greffiers programmes et projets de formation d’une part et, dans le cadre du partenariat a pu réaliser renforcement des capacités des acteurs de l’administration judiciaire et pénitentiaire.
Le leitmotiv de cette bataille au service de la République, est de promouvoir les professions judiciaires et pénitentiaires, entretenir et développer les relations de coopération et de partenariat avec les Institutions similaires nationales, sous régionales, régionales et internationales, de participer à la formulation de la politique nationale de formation judiciaire et pénitentiaire, exécuter les programmes et projets de formation et de renforcement des capacités des acteurs de l’administration judiciaire et pénitentiaire entre autres.
D’où l’engagement personnel du Garde des Sceaux, ministre de la justice et des droits de l’homme, sans lequel, le CFJ (Centre de Formation Judiciaire) serait dans l’impasse ou du moins dans l’hibernation.
Pour mémoire, le Centre de Formation Judiciaire (CFJ) est un Etablissement public administratif doté de la personnalité juridique, de l’autonomie financière et de gestion. Crée par Décret 0419/PRG/CNRD/SGG du 9 septembre 2022.
Il est placé sous la tutelle technique du Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme et sous la tutelle financière du Ministère en charge des Finances.
Ce Centre a pour mission d’assurer la formation des auditeurs et auxiliaires de justice, des agents de l’Administration pénitentiaire et des magistrats.
A ce titre, il est particulièrement chargé d’organiser les cours préparatoires aux concours de recrutement des auditeurs et auxiliaires de justice ; d’organiser les concours de recrutement des auditeurs et auxiliaires de justice ; des sessions de formation initiale des auditeurs et auxiliaires de justice ; des sessions de formation initiale et continue des agents de l’administration pénitentiaire ; sessions de formation continue des magistrats ; de promouvoir les professions judiciaires et pénitentiaires ; d’entretenir et de développer les relations de coopération et de partenariat avec les Institutions similaires nationales, sous régionales, régionales et internationales ; participer à la formulation de la politique nationale de formation judiciaire et pénitentiaire ; mobiliser des ressources nécessaires à la réalisation des programmes et projets de formation et de renforcement des capacités des acteurs de l’administration judiciaire et pénitentiaire; exécuter les programmes et projets de formation et de renforcement des capacités des acteurs de l’administration judiciaire et pénitentiaire ; participer aux rencontres nationales, sous régionales, régionales, et internationales traitant des questions relatives à la formation et au perfectionnement des personnels l’administration judiciaire.
Dans la mise en œuvre de ses missions, le CFJ est aussi habilité à conclure des conventions de coopération avec d’autres organismes publics ou privés, guinéens ou étrangers.
Mais comment fonctionne le CFJ ?
En réponse, le Centre de Formation Judiciaire dispose d’un Conseil d’Administration, d’une Direction Générale ; d’une agence comptable et d’un contrôleur financier.
C’est pourquoi, dans le présent rapport qui retrace les activités du centre de formation judiciaire, l’équipe dirigeante dudit centre a pu réaliser à date, plus de la moitié des activités inscrites au titre de l’année 2023.
Il faut noter que la plupart des activités ont été réalisées grâce à la coopération avec des partenaires qui sont entre autres de Expertise France.
Ce partenariat a abouti à un certain de nombre de succès liés à la lutte contre la traite des personnes et des pratiques assimilées dans les régions de Conakry, Labé et Kankan.
En plus de cette activité, Expertise France a appuyé le renforcement de capacités formatrices du Centre la formation des formateurs en ingénierie de la formation, la formation des magistrats référents et la session de spécialisation des magistrats.
Ces séries de formation ont permis l’élaboration d’un module de formation sur la traite des êtres humains pour le centre de formation judiciaire destiné aux magistrats.
Ensuite, le Centre a assuré pour une durée de 4 mois, la formation des cadres et agents de la Brigade antifraude des matières précieuses, ces cadres et agents qui assureront plus tard le rôle d’officier de police judiciaire dans les procédures liées à des matières précieuses.
Avec l’ONG COGINTA, le personnel du CFJ a réalisé plusieurs formations des magistrats et des auxiliaires de justice dans le cadre du programme de protection des personnes vulnérables (PARAJ).
Avec OCWAR-C, la Formation de formateurs dans le domaine de la lutte contre la cybercriminalité, le recueil des preuves numériques et de la coopération internationale a été réalisé.
Cette Phase a été suivie par la session de restitution destinée aux magistrats sur le même thème.
La mise en œuvre de deux ateliers sur la problématique de la sécurisation du foncier en Guinée en partenariat avec l’ONG ACOR. Cette formation a regroupé 80 magistrats du ressort des régions administratives de Kankan du 18 au 19 mai et à Mamou du 19 au 2023.
Grace à ce partenariat avec l’Ambassade de France en Guinée, deux ateliers de formation des formateurs ont été animés respectivement par les experts de l’Ecole Nationale de la Magistrature de Bordeaux du 8 au 12 mai pour les formateurs magistrats, et du 15 au 19 mai 2023, par ceux de l’Ecole des Greffes de Dijon.
Avec le Bureau Guinéen des Droits d’Auteur (BGDA), 40 magistrats venus de différentes juridictions du pays ont bénéficié d’une formation dans le cadre de la protection des œuvres littéraires et artistiques du 25 au 26 juin 2023 à Conakry.
A son tour, le Directeur général du CFJ a quant à lui, participé au colloque sous régional axé sur le thème « quelles stratégies pour lutter contre la traite des êtres humains en Afrique de l’Ouest » tenu du 21 et 22 septembre 2023 Dakar (Sénégal) et à Abidjan (Côte d’Ivoire) sur la gestion des litiges en matière de propriété intellectuelle à l’intention des magistrats de l’espace OAPI et d’autres pays francophones ainsi que la célébration des journées de la marque Ivoirienne Innovante du 9 au 13 octobre 2023.
En plus des activités énumérées ci-haut, le CFJ a réalisé en partenariat avec le Bureau du Procureur de la CPI (Cour Pénale internationale) la formation de quatre-vingt (80) magistrats et greffiers sur les violences sexuelles en période de conflit ce, prélude au procès des évènements du 28 septembre 2009.
Sur fonds propres et conformément à la lettre de mission qui lui est assignée par le Gouvernement, le CFJ a lancé le concours de recrutement de cent (100) auditeurs de justice et de cent (100) élèves greffiers recrutés courant juillet 2023.
Ceci dit, l’année 2023 a permis de parachever les travaux d’extension, de rénovation et d’équipement du Centre afin de recevoir les nouvelles promotions de magistrats et de greffiers.
Sur le plan international, le CFJ a élargi ses activités avec d’une part, l’Ecole régionale supérieure de la magistrature dont il est membre du conseil d’administration et d’autre part le Réseau africain des responsables de la formation judiciaire dont il assure le secrétariat général et participe comme membres fondateur, à la création du Réseau Africain de Formation Judiciaire ayant son siège au Cap Afrique du Sud,
A noter que le CFJ ambitionne de former des magistrats et greffiers compétents, qui maîtrisent les technique des actes professionnels de leur fonction respective, des magistrats et greffiers qui auront une dimension régionale et internationale tenant en compte qu’ils seront un jour appelés à appliquer les règles supranationales contenues dans les traités interafricains ou internationaux ; des magistrats et greffiers responsables, c’est-à-dire, respectueux des valeurs d’intégrité, de dignité, d’honneur inhérentes à l’exigence d’une Justice respectées par tous, des magistrats disposant d’une conviction d’indépendance qui leur permet de résister aux tentations et aux pressions de toutes natures (politique, financière, familiale, de l’opinion publique ou des médias), créer des pools de magistrats et greffiers spécialisés dans la détection, la poursuite et jugement des affaires de traite des personnes, de la cybercriminalité, de la lutte contre les infractions financières.
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