La troisième édition du Forum Agropastoral Guinée se tient du vendredi 25 au samedi 26 octobre à Forécariah. A quelques jours de cet événement, nous sommes allés à la rencontre de la présidente d’Émergence Agropastorale et coordinatrice générale du Forum Agropastoral Guinée.

Avec Madame Touré Makalé, nous avons largement abordé ce qui fait la particularité de l’édition de cette année, des difficultés lors des précédentes éditions et ce que sa structure attend de la jeunesse guinéenne.

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La particularité du forum de cette année est que les deux précédentes éditions étaient sous le nom de Forum Agropastoral de Forécariah. Mais cette année, nous avons voulu élargir, faire en sorte d’intéresser tous les acteurs du secteur agricole de la Guinée. Parce que notre objectif n’est pas seulement de couvrir Forécariah. Nous voulons nous mettre à la disposition du pays tout entier. C’est la raison pour laquelle nous avons opté pour Forum Agropastoral Guinée. C’est pour que toute la Guinée puisse en bénéficier. La Basse Côte est la région représentative pour cette année. Les années prochaines, nous allons délocaliser l’événement pour l’envoyer dans une autre région, pour faire profiter également les opportunités du forum à cette région.

Toujours par rapport à la particularité de cette troisième édition du forum, nous envisageons de former d’ailleurs cent (100) jeunes et femmes issus déjà du secteur agricole. C’est une façon de renforcer leur capacité; comment faire la recherche de financement; comment saisir des opportunités; et puis leur montrer comment monter leur plan d’affaire. Il y a deux modules de formation sur l’entreprenariat agricole et sur le développement personnel.

Nous avons un partenaire institutionnel qui, depuis les précédentes éditions, nous soutient. Il a cru en nous jusqu’à maintenant. C’est l’organisation des nations-unies pour le développement industriel (ONUDI). Mais vu la grandeur de l’événement, nous avons jugé nécessaire de nous mettre en contact avec les départements sectoriels. C’est d’ailleurs le temps pour moi de rappeler l’appui technique et financier, lors de l’édition précédente, de la Direction Nationale de l’Industrie dirigée par Monsieur Mamadi Balla Camara.

En plus, nous avons associé non seulement, le Ministère de l’Industrie à travers sa Direction ; le Ministère de l’Agriculture dont déjà nous sommes en contact avec ses autorités. Nous sommes également en partenariat avec le Ministère de la Jeunesse et des Sports. Madame Aminata Kouyaté de ce département ministériel est la marraine de cette édition. Elle nous soutient à cent pour cent (100%). D’ailleurs c’est elle qui a mis les formateurs à notre disposition pour pouvoir relever le défi dans ce sens.

Donc cette année, on peut dire au moins, nous avons l’appui institutionnel des départements sectoriel et deux institutions internationales : l’ONUDI et ENABEL. Au fur à mesure, nous sommes en train d’avancer.

Durant les deux dernières éditions, nous avons rencontré des difficultés parce que presque tout ce que nous avons fait, était sur fonds propre. Des fois, on finit l’événement endetté. Mais vu notre passion et l’amour de le faire, parce que nous connaissons l’impact de l’événement, nous avons réussi à maintenir le cap jusqu’à maintenant. Avec l’accompagnement bien entendu de quelques personnes de bonne volonté qui croient en nous et à notre vision.

Nous avons invité beaucoup d’entités, cette année. Premièrement, nous avons saisi les acteurs du secteur agricole, les acteurs du secteur de l’élevage et les institutions qui financent ces genres de projet ainsi que l’Etat. Parce que quand on met un tel forum en place, on ne met pas le forum pour faire le forum. Le forum est un espace d’échange entre les acteurs du secteur agricole. Parce que notre objectif est de nous réunir autour d’une table, discuter des problématiques, connaître les défis et ensemble tirer les leçons pour pouvoir établir d’autres programmes de développement dans ce sens afin de relever le défi du secteur agricole ; pour faire intéresser non seulement les jeunes à adhérer au secteur agricole ; leur montrer qu’il y a du potentiel dans le secteur agricole ; seule la terre ne trahit pas ; et de s’investir davantage dans l’agriculture parce que c’est un secteur promoteur d’emploi. Ça peut employer beaucoup de jeunes. Comme on le dit, l’Etat ne peut pas employer tout le monde mais l’Etat peut offrir des opportunités d’emploi à tout le monde en soutenant des initiatives entrepreneuriales des jeunes qui s’investissent dedans pour que l’Etat soit le premier appui, le premier soutien de ces jeunes pour pouvoir progresser. C’est ce que j’ai pour la jeunesse guinéenne,

J’aimerais aussi dire à la jeunesse guinéenne que tout n’est pas politique. Nous pouvons nous déconnecter de la politique; nous orienter vers des secteurs de développement; avoir des idées entrepreneuriales, des idées d’innovation ; mettre quelque chose de solide qui peut vendre non seulement notre image, qui peut nous aider à notre manière de contribuer au développement de notre pays. Parce que tout un chacun peut contribuer au développement de notre pays en sa manière. Donc c’est ce que je peux dire à la jeunesse guinéenne. Faire un retour à la terre, il y a beaucoup d’opportunité pour que nous puissions au moins abandonner certaines pratiques telle que l’immigration clandestine dans laquelle beaucoup de jeunes perdent prématurément leur vie. Quand un jeune perd la vie, c’est la Guinée qui a perdu.

A cela s’ajoute aussi cette histoire de mototaxi. Beaucoup de jeunes diplômés sont aujourd’hui dans cette pratique. Il est vrai que c’est une activité génératrice de revenu mais ce n’est pas perein. Parce qu’ils gagnent la mort de manière prématurée à travers des accidents et autres. Or quand un jeune tombe, c’est la Guinée qui a perdu un bras valide. Donc ils doivent savoir qu’il y a mieux que mototaxi, mieux que traverser la mer. On peut naître, grandir et réussir en Guinée. Le secteur agricole est la pierre angulaire du développement de tout un pays. Et l’avenir de la Guinée repose sur l’agriculture.

 

Propos recueillis par Kovana SAOUROMOU pour leperroquetguinee.com