Plongez au cœur de la lutte acharnée d’une famille Sylla, établie dans la paisible CR de Friguiagbé, à seulement 15 km du chef-lieu de la préfecture de Kindia. Depuis deux ans, leur quête de justice après l’assassinat d’un être cher, au cœur d’un conflit domanial, ne connaît aucun répit. Malgré la libération des présumés coupables, ces derniers persistent à terroriser les proches de la victime. Dénonçant également l’inaction du procureur de la République près le tribunal de première instance de Kindia, les membres de cette famille ont confié leur lutte à Fodé Moussa Sylla, porte-parole, lors d’un entretien exclusif accordé à un reporter de votre quotidien en ligne préféré, leperroquetguinee.com .

Selon les déclarations de Fodé Moussa Sylla, porte-parole de la famille, son jeune frère a été tué il y a deux ans par un groupe de personnes pour des raisons inconnues. Les mêmes auteurs de cet assassinat, libérés, continuent à menacer sa famille « C’est mon jeune frère qu’ils ont tué à Friguiagbé, ici à Kindia, il y a deux ans. Ils sont partis de chez eux, à trois kilomètres de distance, pour venir brûler nos concessions. Ils ont poursuivi notre frère, l’ont rattrapé et poignardé jusqu’à sa mort. Nous ne savons pas pourquoi ils l’ont tué. Nous voulons que les autorités les arrêtent pour qu’ils nous disent pourquoi ils l’ont tué. Nous ne savons pas pourquoi ils ont fait cela. Parce que si quelque chose t’appartient, cela ne justifie pas la mort, car il y a les autorités. Nous sommes dans un pays démocratique. Si quelque chose t’appartient, c’est une plainte que tu déposes au lieu d’ôter la vie à quelqu’un. Nous, nous n’avons pas ôté la vie à qui que ce soit. Nous avons déposé la plainte contre eux et leur avons dit de venir pour être jugés. Ils ont dit qu’ils ne se soumettront pas à un jugement. C’est ainsi qu’ils sont venus chez nous dans le but de tuer nous, les sept frères. Mais c’est sur notre frère seulement qu’ils ont réussi à mettre la main. Ils l’ont tué. J’ai déposé plainte contre ces personnes pour que les autorités découvrent pourquoi notre frère a été tué. Mais nous ne pardonnons pas. Je suis allé voir l’ancien ministre de la justice. Celui-ci m’a donné le papier pour juger ces gens là. J’ai encore déposé une autre plainte au ministère de la justice. Le ministère de la justice a remis le papier au procureur de la République. C’est ce papier que je suis venu déposer à Kindia avec mon avocat. Maintenant, le procureur nous a dit ici qu’il ne peut pas arrêter ces personnes parce qu’elles n’ont pas d’avocat. Qu’il enverra également un autre papier au ministère de la justice. Mais je compte aller dire cela au nouveau ministère de la justice, pour savoir si quelqu’un qui tue une personne ne peut pas être jugé. Si tuer une personne est ainsi, nous laissons cela à Dieu, mais nous ne pardonnons pas » explique Fodé Moussa.

Il (Fodé Moussa) a également dénoncé l’implication de l’ancien ministre sous le régime d’Alpha Condé dans cette affaire qui a fait une fausse promesse liée à des raisons politiques « Oyé Guilavogui nous a fait une fausse promesse. Il m’a appelé et m’a dit « Sylla, laissez-moi gérer cette situation. » En ce moment-là, il était ministre. Je suis allé jusqu’à son bureau à Coleyah . Nous sommes restés pendant une heure. À ce jour-là. Un boss aussi m’a appelé et m’a dit de laisser son ministre régler cette affaire. Il m’a dit que lorsque son ministre réglerait cette affaire, à cette époque, Alpha Condé saurait que Kindia est entre ses mains. Il m’a dit qu’à l’époque, il me trouverait un meilleur poste. Ainsi, je lui ai dit que je ne m’embarquerai pas dans cette pirogue. Il a dit non ! Mais ils pensaient que j’étais fatigué. Ils ont dit qu’ils n’avaient personne pour m’aider. Je leur ai dit d’accord, j’accepte. Mais à condition qu’ils reconnaissent que le terrain nous appartient, ils n’ont qu’à signer les documents du tribunal pour nous le restituer. Ainsi, ce qu’ils nous ont fait ne se reproduira plus. Mais les autorités doivent punir les auteurs. Un jour, nous avons appris que les prisonniers ont été libérés. J’ai porté plainte contre eux. Oyé Guilavogui nous a menti en proposant sa médiation afin de s’opposer à Cheick Taliby parce qu’il n’était pas d’accord avec ce dernier. Ces personnes qui nous ont commis ce crime étaient pour Oyé. Lorsqu’ils ont commis ce crime, ils se sont tournés vers Oyé Guilavogui, car à ce moment-là, Cheick Taliby était en poste. Ils sont allés voir Oyé pour qu’il les libère. C’est ainsi qu’il est allé libérer ces prisonniers sans jugement, ni rien. Parmi leur groupe du camp adverse on peut citer colonel Almamy Alseny Sylla, Ousmane Dorti Keïta, Aboubacar Wayabou Bangoura, Arafan Abou Sylla, Arafan Bemba Soumah et autres. Il y a des éléments dans ce groupe qui ont été arrêtés puis libérés dans cette affaire » , a déclaré le porte-parole de la famille Fodé Moussa Sylla.

Notre interlocuteur pointe du doigt surtout le parquet de Kindia, en la personne de M. Damou Camara « maintenant, tout ce que je veux, c’est que l’État arrête ces personnes pour qu’elles nous disent pourquoi elles ont tué notre petit frère. Nous sommes dans un pays démocratique et non dans un pays de rébellion. Je peux dire que dans cette affaire, le procureur de Kindia est complice. Sinon, il ne dira pas que son supérieur lui a donné l’ordre. Qu’il est venu trouver ces personnes libérées. Qu’il ne peut pas les arrêter parce qu’elles n’ont pas d’avocat. Et jusqu’à présent, ces personnes continuent à nous menacer. Avant-hier, le jeune homme qui avait tué mon frère est allé faire peur à mon père. Je veux que justice soit rendue. Je ne m’arrêterai pas tant que ces personnes ne seront pas punies » a martelé Fodé Moussa Sylla.

Amadou Sylla pour leperroquetguinee.com.