Pendant trois (3) jours, ces hommes de droits vont échanger sur la prise en charge les procédures et les textes qui portent sur les crimes de masse, mais spécifiquement, sur les infractions qui ont provoqué des violences sexuelles et des violences basées sur le genre. L’initiative est du Ministère de la justice et des Droits de l’Homme, en collaboration avec le centre de formation judiciaire, appuyé par le PNUD et autres experts. Cette session s’inscrit dans le cadre de la formation continue des magistrats.
Au cours de ces journées de formation et d’échange, il s’agira pour ces juges et magistrats, d’avoir une autre vision sur les méthodes d’enquêtes, d’instruction, de jugement sans oublier la méthode de la répression des violences basées sur le genre et celles sexuelles, afin de bannir ces crimes dans nos sociétés.
Pour la secrétaire générale du département en charge des droits de l’homme, la protection de la femme est une question de justice et d’équité.
« De nombreux efforts ont été consentis par le gouvernement guinéen, en faveur de l’amélioration de l’environnement juridique, afin de contribuer à la lutte contre les violences et autres crimes graves, commis à l’égard des femmes, des filles et des personnes vulnérables en période de conflits. Pour accompagner ces efforts, les Nations Unies se sont engagées dans le renforcement des capacités des magistrats, greffiers, avocats au plan local, afin qu’ils puissent jouer un rôle majeur dans la lutte contre les violences sexuelles faites aux femmes », a rappelé Madame Marie Irène Hadji Malis.
Des thématiques telles que les violences en tant que crime dans le volet contextuel et matériel, la responsabilité pénale individuelle, mais aussi, la preuve des violences sexuelles devant les juridictions, feront l’objet d’échanges entre les 30 participants. Vue son importance, Alhassane Naby Camara, le Directeur Général du centre de Formation judiciaire, a indiqué que les futurs auditeurs de justice bénéficieront des mêmes cours
« Par rapport aux recrutements, laissez-moi vous dire que les futurs auditeurs de justice auront des cours spécifiques par rapport à cette matière, qui est d’une importance capitale et qui rentre dans le panel des infractions contre l’humanité, qui sont qualifiées de crimes de masse (…) On va former les magistrats qui sont déjà en fonction dans cette matière-là, parce que c’est une matière qui n’est pas trop connue » a-t-il indiqué.
Des experts de l’ONU sont mis à contribution dans ce sens, afin de rehausser le niveau de connaissance des procureurs, des juges et juges d’instruction, de magistrats et certains conseillers de la Cour d’Appel de Conakry, sur toutes les infractions liées au genre. Le Programme des Nations-unies pour le Développement, promet de toujours accompagner la Guinée, surtout en cette période de transition.
« Nous nous sommes engagés à accompagner les autorités dans le sens du renforcement de l’Etat de droit, à travers un appui direct dans le secteur de la justice, c’est cela le motif. Il faut dire aussi que dans le cadre du procès des évènements du 28 septembre 2009, nous avons mis en place dans le cadre de notre appui des clusters » a fait savoir Patrice Vahard, du Système des Nations Unies et représentant du haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme en Guinée.
Cet atelier était précédé par la remise d’un important lot d’équipements informatiques, composés de six (6) ordinateurs portables, de trois(3) imprimantes multifonction, d’un (1) scanner simple, de quatorze (14) cartons de papier Ram et de douze (12) cartons de chemise simple, au Tribunal de Première Instance de Dixinn par le PNUD. Le Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Dixinn, s’est réjoui de l’acquisition de ce matériel informatique. Algassimou Bah promet une utilisation rationnelle par l’ensemble de l’appareil judiciaire dans lequel il relève.
« En termes de volume d’affaires, c’est la juridiction (TPI de Dixinn ndlr) phare de la République de Guinée. A titre illustratif pour l’année 2022, nous, côté parquet, nous avons reçu 1.602 procès-verbaux. Ce qui est un record. Donc, le matériel que nous avons reçu nous permettrait sans nul doute pour la conservation des données de partir vers la numérisation pour un travail beaucoup plus professionnel. Il vous souviendra que la chaîne pénale, c’est de l’enquête préliminaire, jusqu’au jugement. Et donc, toutes ces phases-là, il faudrait que les données soient stockées. Et puisque nous avons reçu du matériel, nous promettons de l’utiliser à bon échéant, pour la population, au nom de laquelle, la justice est rendue », a promis le Procureur de la République près le TPI de Dixinn.