Le mercredi,10 septembre 2025, la Cour d’appel de Conakry a servi de cadre à la présentation officielle de la Médiation en Droit des Affaires. Organisée par le Réseau des Médiateurs Professionnels d’Afrique (REMPA) et de l’Association des Médiateurs Professionnels de Guinée (AMPG), en collaboration avec le Centre de Formation Judiciaire (CFJ) cette rencontre d’information a connu la présence des magistrats, des greffiers et des représentants des ordres professionnels du secteur judiciaire. D’après ses initiateurs, cette rencontre dont le thème central est Devenir médiateur professionnel OHADA et International, vise à faire connaître le métier de médiateur en Guinée. Même si l’acte uniforme relatif à la méditation OHADA a été signé le 23 novembre 2017 à Conakry.

Maître Mohamed Mouctar Sylla, élu président de l’AMPG, a dans son allocution de bienvenue affirmé que la médiation, loin d’être étrangère aux sociétés africaines, est enracinée dans les traditions locales.

« Lesa médiation n’est pas un concept nouveau en Afrique, à plus forte raison en Guinée. La quasi-totalité des conflits étaient résolus sous l’arbre à palabre ou confié à un sage reconnu pour son honneur et sa place dans la société. Dans un monde en perpétuelle évolution, les investisseurs et acteurs de la vie socio-économique vivent dans de constants bouleversements en vue de sécurité le climat des affaires et renforcer les mécanismes favorisant la célérité dans le règlement des conflits. Toutefois, il apparait aisément que la rupture des relations d’affaires n’arrange pas. Quant aux solutions, elles permettent de faire avancer les affaires. C’est pourquoi, de plus en plus, les bailleurs de fonds et des opérateurs économiques se tournent vers un tiers de confiance capable de leur faciliter des ententes consenties par le biais de concessions ou de transactions. De ce qui précède, vous constatez que certainement que cette touche particulière guinéenne est très proche de la médiation », a fait savoir l’huissier de justice pour qui la Guinée peut incarner une approche singulière, empreinte d’humanisme, d’honneur et d’impartialité, valeurs essentielles à la médiation.

Succédant à l’huissier au pupitre, Dre Bintou Boli Djibo de nationalité burkinabè, présidente du REMPA, a insisté sur la nécessité sur l’importance du métier de médiateur.

« La professionnalisation du métier (de médiateur : ndlr) ne se limite pas à la formation, elle exige aussi des normes éthiques claires, la reconnaissance sociale et la coopération entre les institutions », a-t-elle souligné avant de lancer un appel à l’unité et à la collaboration entre praticiens et acteurs institutionnels, en indiquant que la médiation est un instrument de paix, d’écoute, de consensus et de développement.

« Aujourd’hui, nous vous invitons à réfléchir à la manière dont nous pouvons, ensemble, renforcer notre réseau et nos compétences. La collaboration entre les médiateurs, les institutions et la société civile est essentielle pour faire évoluer notre métier et garantir que chaque conflit soit abordé avec professionnalisme et humanité. Nous avons la chance d’être réunis en tant que communauté de praticiens du droit, d’échanger nos expériences, d’apprendre les uns des autres et de bâtir des ponts. C’est donc en unissant nos forces, en partageant nos connaissances et en soutenant les initiatives locales que nous pourrons véritablement faire avancer la médiation en Afrique », a t-elle lancé.

Dans son discours d’ouverture des travaux, Alhassane Naby Camara, Directeur Général du CFJ (cente de formation judiciaire) représentant le ministre de la Justice, a salué l’initiative, la qualifiant d’alignée avec les réformes portées par le ministère (de la justice et et des droits de l’homme : ndlr) pour moderniser la justice guinéenne.

« …la médiation en droit des affaires ne doit pas être perçue comme une alternative secondaire ou accessoire à la justice institutionnelle, mais comme un véritable instrument de développement économique et social. Elle contribue à améliorer le climat des affaires, à attirer les investisseurs et à asseoir la crédibilité de notre système judiciaire. C’est pourquoi, au nom du Garde des sceaux, ministre de la justice et des droits de l’homme, Monsieur Yaya Kairaba KABA en mission d’Etat, lancer un appel solennel de faire de la médiation un réflexe, une pratique naturelle dans le règlement des litiges commerciaux. Ce pari exige l’engagement de tous magistrats, avocats, huissiers, chefs d’entreprise, chambres de commerce, partenaires au développement etc », a mentionné le représentant du Garde des Sceaux.

Kovana Saouromou, pour leperroquetguinee.com