Monsieur le garde des sceaux, ministre de la justice et des droits de l’homme ;

Monsieur les Avocats généraux ;

Monsieur le secrétaire général de collectivités décentralisées de Dubréka ;

Monsieur le Maire de la commune urbaine de Dubréka;

Monsieur le maire de la commune rurale de Tanènè ;

Monsieur le kountigui de la basse côte ;

Monsieur le commissaire central de Dubréka ;

Monsieur le Commandant de la compagnie Gendarmerie Territoriale de Dubréka ;

Monsieur le commandant de la Brigade de Recherches de Dubréka

Mesdames et messieurs en vos titres et grades respectifs ;

C’est pour moi un grand honneur et un immense plaisir de prendre la parole en ce matin du 27décembre 2023, dans cette salle de la maison des jeunes de Tanènè qui abrite l’ouverture solennelle  des audiences criminelles du Tribunal de première instance de Dubrèka pour vous souhaiter la bienvenue ;

Mes dames et messieurs ;

Il vous souviendra qu’un jeudi 20 avril 2022, les populations de Dubréka en général et celles de Bady, Tanènè et Koubia en particulier ont connu une journée noire, une journée de détresse et de tristesse, une journée de deuil, une journée au cours de laquelle les faits horribles, ignobles et inhumains ont été perpétrés dans les sous-préfectures de Bady, Koubia et tanènè en pleine violation des droits de l’homme.

Il s’agit de l’assassinat de la manière la plus cruelle et la plus sauvage de Moussa CAMARA citoyen résident à l’époque à Tanènè.

Je vous prie alors de bien vouloir observer une minute de silence pour sa mémoire ;

Mes dames et messieurs ;

Il est important de rappeler que face à cette situation le garde des Sceaux Ministre de la Justice et des droits de l’homme à l’époque Procureur Général près la Cour d’Appel de Conakry, à la suite du Procureur de la République que je suis ,  pour compatir à la douleur de toute les populations de Dubréka et singulièrement celle de la famille éplorée, a effectué un déplacement respectivement à koubia et àTanènè.

Les enquêtes ouvertes à travers la saisine de la Brigade de recherches de Dubreka par notre parquet ont abouti à l’interpellation de 34 personnes qui, après déferrement ont été inculpées par le Juge d’instruction du 2ème Cabinet à la suite d’une information judiciaire qui a été ouverte.

Suivant ordonnance N°276 en date du 13 Juin 2023, le Juge d’instruction en charge du 2ème Cabinet a renvoyé les mineurs devant le Tribunal pour Enfant siégeant en matière criminelle et les majeurs devant le  Tribunal Criminel dont nous procédons aujourd’hui à l’ouverture solennelle.

Il convient de préciser qu’en plus de ce dossier relatif aux faits d’assassinat, de destruction d’édifices publics et complicité perpétrés à Bady, Koubia et Tanènè, il y a 12 autres dossiers criminels programmés et qui vont être jugés à travers deux compositions.

Mesdames et messieurs ;

Je suis convaincu que beaucoup sont ceux qui s’interrogent sur  le choix porté sur la sous-préfecture de Tanènè pour cette ouverture solennelle par ce qu’on aurait pu comme d’habitude la faire dans la salle d’audience du Tribunal de Première Instance de Dubreka.

La tenue de l’ouverture de ces audiences criminelles ici à Tanéné a plusieurs significations.

Primo, c’est un message adressé aux  éventuels candidats à de telles forfaitures ou à toute autre infraction à la loi pénale, comme pour dire que quiconque commettra de telles forfaitures ou n’importe infraction à la loi pénale subira le même sort.

Secundo, c’est pour dire aux parents et proches de la victime Moussa CAMARA que la justice qu’ils ont tant revendiquée va être rendue, Tertio, c’est dire aux populations de Tanènè, de Koubia et de Baady, que les faits d’une extrême cruauté dont elles ont été témoins ne vont pas rester impunis.

C’est enfin répondre aux attentes du Garde des Sceaux qui a toujours voulu et insisté que le dossier relatif aux évènements de Tanènè soit d’ailleurs  entièrement jugés ici à Tanènè. Je me rappelle encore de ce message qu’il a adressé aux populations de Tanènè lors du déplacement qu’il y a effectué à l’époque Procureur général près la Cour d’Appel de Conakry je cite « Je vous promets que cette affaire sera jugée ici à Tanènè.

Mesdames et messieurs ;

Je voudrais profiter de cette occasion pour adresser mes sincères remerciements à son excellence Monsieur le Président Mamady  DOUMBOUYA, Président de la transition, chef suprême des armées pour avoir fait de la Justice la boussole qui orientera toutes les actions pendant cette transition.

Je ne cesserai de  remercier le Garde des Sceaux,  Ministre de la Justice et des Droits de l’homme pour des efforts tant consentis à l’effet de donner à la Justice l’image qu’elle mérite.

Mes remerciements vont en l’endroit du Procureur Général près la Cour d’Appel de Conakry pour son leadership depuis son arrivée à la tête de ce parquet.

Je remercie les avocats Maitres Mamadi DOUMBOUYA et Lanciné CONDE qui ont bien voulu se mettre à notre disposition en acceptant d’assurer la défense des personnes devant être jugées.

Je remercie enfin toutes les personnes qui ont accepté d’effectuer le déplacement pour assister à la présente cérémonie.

Mesdames et messieurs je tiens  à rassurer l’opinion nationale et particulièrement les populations de Tanènè que dans cette affaire, le Ministère public veillera sur l’application de la loi, il veillera à ce qu’aucun innocent ne soit condamné mais qu’aucun coupable ne reste aussi impuni.

Il tient à rappeler que toutes les personnes qui comparaitront devant cet auguste Tribunal sont supposées innocentes tant que leur culpabilité n’aura pas été établie à travers un débat contradictoire et dans le strict respect du droit de la défense comme le rappellent les dispositions préliminaires du code de procédure pénale. C’est cela le  rôle de la Justice, c’est cela la mission de la Justice. C’est pourquoi je terminerai cette allocution par cette célèbre affirmation de Portalis « Le Juge rend la justice parce qu’il est investi de cette mission. La Justice est la première dette de la souveraineté et le Juge en est le principal débiteur. Par serment prêté, il s’est obligé à faire œuvre de Justice. En retour, le peuple  l’a investi du pouvoir de dire le droit et de trancher les litiges en son nom. »

Je vous remercie.