Il n’est un secret pour personne que pour la réussite de cette transition, il faut en face des autorités de la transition une classe politique responsable et patriote. De l’avis de bon nombre d’observateurs de la scène politique guinéenne, à l’allure où vont les choses dans le pays du colonel Mamadi Doumbouya, on finira par donner raison à feu Jean Marie Doré qui, sous le régime Conté, n’a pas mis de gant pour qualifier l’opposition politique d’alors d’opposition la plus bête d’Afrique. Depuis le 5 septembre 2021, une partie de la classe politique guinéenne se pose
clairement en opposition radicale au CNRD. Les actes posés au fil du temps par ces acteurs politiques le prouvent éloquemment. Toutes les bonnes initiatives prises à ce jour par les autorités de la transition sont systématiquement critiquées ou rejetées par ces partis et coalitions politiques considérés comme les entités les plus représentatives de la scène politique guinéenne. C’est le cas notamment des assises nationales, du cadre de concertation inclusif ou encore du cadre de dialogue inclusif.
Le CNRD et le Gouvernement, on le sait, ont jugé nécessaire de mettre en place un cadre de concertation inclusif pour débattre de tous les sujets d’intérêt national. Mais certaines coalitions politiques ont boudé ledit cadre de concertation. Le président de la transition accédera par la suite à leur demande, en instituant un cadre de dialogue inclusif pour favoriser des échanges constructifs entre le gouvernement, les partis politiques et la société civile. Le Premier ministre, Dr Bernard Goumou, a nommé trois anciennes ministres comme facilitatrices (Dr Makalé Traoré, Hadja Aïcha Bah, Mme Guilao Joséphine Léno). Quelques jours après leur nomination, ces personnalités féminines connues pour leur probité, leur patriotisme et leur expertise ont entamé une tournée de prise de contact avec tous les acteurs sociopolitiques concernés par le dialogue inclusif. Pour des raisons qui leur sont propres, l’ANAD, la Cored, le FNDC politique et le RPG Arc-en-ciel et alliés ont décliné cette offre de rencontre des facilitatrices. Beaucoup accusent, à tort ou à raison, ces quatre coalitions politiques de vouloir faire de l’exclusion des partis politiques favorables au CNRD une condition de leur participation au cadre de dialogue inclusif. A ce jour, le Premier ministre et les trois facilitatrices ont rencontré toutes les coalitions politiques à l’exception de celles qui composent le Quatuor (RPG Arc-en-ciel et alliés, ANAD, Cored, FNDC politique). Aux dernières nouvelles, l’on apprend finalement que le jeudi prochain, ces quatre coalitions rencontreront le Premier ministre et les trois facilitatrices pour parler des problèmes de la Guinée en toute responsabilité pour qu’un consensus se dégage enfin entre le CNRD et l’ensemble des acteurs sociopolitiques.
Ousmane Bony