Le 9 juillet dernier, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) a tenu son sommet ordinaire à Bissau. A cette occasion, Umaro Sissoco Embalo a passé le témoin au Nigérian Bola Tinubu à la tête de la présidence tournante de l’organisation sous-régionale.

Dans son tout premier discours en tant que président de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, le successeur de Muhammad Buhari a sifflé la fin des putschs dans la région et envoyé un message clair aux autorités des trois pays en transition, à savoir le Mali, la Guinée et le Burkina Faso. Mais à moins d’un mois de ce discours menaçant de Bissau, alors que l’on s’y attendait le moins, c’est le président démocratiquement élu du Niger, Mohamed Bazoum, qui, le 26 juillet, se fait renverser à son tour par des éléments de la garde présidentielle. Sans surprise, ce coup d’Etat a été condamné aussi bien par les organisations sous-régionales et internationales (CEDEAO, Union africaine, ONU) que par de nombreux pays (États-Unis, France, Grande-Bretagne, etc.).

Des leaders politiques ne sont pas en reste. C’est le cas par exemple de Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des forces démocratique de Guinée (UFDG) qui, à travers les réseaux sociaux, déplore et condamne fermement le coup de force perpétré par Abdourahamane Tiani contre Mohamed Bazoum, président démocratiquement élu du Niger. « Je déplore et condamne fermement le coup d’Etat survenu ce mercredi 26 juillet au Niger contre le Président démocratiquement élu Mohamed Bazoum.

Cette prise de pouvoir par la force, qui intervient après la première alternance démocratique qu’a connue le Niger depuis son indépendance, est un recul préoccupant de la démocratie et de l’Etat de droit dans ce pays mais aussi dans l’espace CEDEAO où on a enregistré 6 coups d’Etat militaires en moins de 3 ans »,

a réagi le président de l’UFDG, que beaucoup présentent à juste raison comme le plus sérieux des candidats à la succession du colonel Mamadi Doumbouya à la présidence de la République de Guinée. L’ancien Premier ministre de feu Lansana Conté a également souhaité vivement que les négociations envisagées par la CEDEAO aboutissent à la restauration de l’ordre républicain et la réinstallation dans ses fonctions du président démocratiquement élu du Niger.

Reste à savoir si maintenant si le successeur de Mahamadou Issoufou parviendra à récupérer son fauteuil, grâce à une intervention des troupes sous la bannière de la CEDEAO. Au moment où nous mettions sous presse, la France avait déjà suspendu son aide budgétaire au Niger. L’Union européenne a suspendu sa coopération militaire. Quant aux Etats-Unis, ils brandissent des menaces contre les putschistes de Niamey, tout en exigeant la libération de Mohamed Bazoum et le rétablissement de l’ordre constitutionnel.

Un sommet extraordinaire de la CEDEAO était prévu dimanche à Abuja pour prendre d’importantes décisions sur le sujet.