Pour rappel, c’est le 28 septembre 1958 que la Guinée, sous la conduite du camarade Sékou Touré, a voté ‘’Non’’ au référendum gaulliste. Elle a été le seul pays de l’Afrique occidentale française à poser cet acte courageux pour s’ouvrir fièrement les portes de l’indépendance le 02 octobre de la même année. Mais il faut dire que de cette date à nos jours, beaucoup d’eau a coulé sous le pont enjambant le marigot sociopolitique guinéen. Pendant 26 ans, c’est Sékou Touré qui a présidé aux destinées de la Guinée. Pour certains, il a fait preuve de patriotisme et s’est posé en grand défenseur de la cause africaine. Pour ses détracteurs, c’est plutôt l’homme du tristement célèbre camp Boiro où beaucoup d’intellectuels ont péri pour avoir osé s’opposer à la façon dont le pays était dirigé par le Responsable suprême de la révolution.
Le 3 avril 1984, une semaine après le décès du premier président de la Guinée indépendante, les forces armées, à leur tête le colonel Lansana Conté, se sont emparées du pouvoir sans effusion de sang pour éviter à notre pays une guerre de succession aux conséquences imprévisibles. Lui aussi restera dans le fauteuil présidentiel pendant 24 ans. Au lendemain de sa disparition le 22 décembre 2008, le capitaine Moussa Dadis Camara et ses compagnons du CNDD se sont emparés du pouvoir, à la grande déception de toutes celles et de ceux qui caressaient l’espoir de voir la succession s’opérer par la voie constitutionnelle. La suite, on la connaît. Le 28 septembre 2009, une manifestation pacifique des Forces vives de la nation a été réprimée dans le sang. Selon l’ONU et les organisations de défense des droits de l’homme, il y aurait eu plus de 150 morts. Sans oublier des dizaines de femmes violées.
En décembre 2010, le professeur Alpha Condé deviendra le premier président démocratiquement élu de la Guinée indépendante. Après ses deux mandats constitutionnels, le champion du RPG s’est offert un troisième mandat controversé avec son lot de morts lors des manifestations de protestation aussi bien à Conakry qu’à l’intérieur du pays.
Le 5 septembre 2021, le colonel Mamadi Doumbouya, alors commandant du groupement des forces spéciales, a renversé le régime d’Alpha Condé accusé de crimes économiques et de sang. L’actuel locataire du palais Mohammed V a promis d’organiser des élections libres et transparentes pour remettre le pouvoir aux civils. Bonne fête d’indépendance à tous les Guinéens de l’intérieur et de la diaspora. 65 ans d’indépendance, ça se fête !