Le jeudi 21 juillet 2022, à travers un communiqué publié dans la presse, le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) a donné de nouvelles dates pour ses manifestations. Il appelle à manifester pacifiquement le jeudi 28 juillet dans le Grand Conakry et une semaine plus tard (4 août) dans tout le pays.
Selon Oumar Sylla ‘’Foniké Menguè’’ et ses camarades de la Coordination nationale du FNDC, ces manifestations visent entre autres à dénoncer : l’absence d’un cadre de dialogue entre le CNRD, les acteurs politiques et de la société civile, conformément à l’article 77 de la charte de la transition, pour définir le chronogramme de la transition ; la confiscation des droits et libertés des citoyens (droit de manifestation, liberté d’expression et liberté de circulation…); l’instrumentalisation de la justice par la junte pour humilier et harceler les leaders de la société civile et des partis politiques notamment ceux qui dénoncent sa gestion autoritaire et unilatérale ; le refus obstiné du CNRD de publier la liste nominative de ses membres et de se soumettre à l’obligation de faire la déclaration de leurs biens ; la corruption endémique et le manque de transparence dans la gestion des affaires publiques ; le retard volontaire pour l’ouverture du procès des crimes de sang.
Lors de leurs assemblées générales qui se sont tenues le samedi 23 juillet, les trois principaux partis politiques du pays, que sont le RPG Arc-en-ciel (ancien parti au pouvoir), l’UFDG de Cellou Dalein Diallo et l’UFR de Sidya Touré ont donné le feu vert à leurs militants et sympathisants pour suivre massivement le mot d’ordre du FNDC.
Pour certains observateurs, tous les acteurs sociopolitiques devraient plutôt se faire violence pour mettre la balle à terre pour donner une chance à la médiation de la CEDEAO qu’ils ont réclamée à cor et à cri. Pendant les onze ans de la présidence Alpha Condé, de nombreuses manifestations ont été organisées à travers le pays. Des manifestations annoncées pacifiques mais qui ont généralement été émaillées de violences.
L’on a enregistré de nombreux cas de morts et des dégâts matériels particulièrement importants. Avec l’avènement du CNRD, à sa tête le colonel Mamadi Doumbouya, les Guinéens, dans leur écrasante majorité, ont pensé, naïvement peut-être, que les manifestations de rue seraient dorénavant un lointain souvenir pour eux.
Dix mois après, la Guinée est sur le point de renouer malheureusement avec les manifestations de rue. Espérons vivement que les sages et les religieux ne resteront pas les bras croisés face cette menace de manifestations brandie à nouveau par le Front national pour la défense de la Constitution. C’est grâce à leur médiation, faut-il rappeler, que la marche du 23 juin avait été reportée. Mieux vaut prévenir que guérir, dit-on souvent, à juste raison.