Le mercredi dernier, au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la cour d’appel de Conakry, la sortie malencontreuse d’un avocat (vite rappelé à l’ordre par le président du tribunal) est venue nous rappeler que le communautaire ambiant en Guinée est en train de prendre des proportions inquiétantes. Or, comme on aime souvent à le dire, la Guinée est une famille indivisible. L’écrivain Nènè Moussa Maleya Camara l’a prouvé de manière éloquente dans son célèbre ouvrage intitulé « La Guinée est une famille ». Reste à savoir si certains, pour des raisons inavouables, sont prêts à faire sienne cette assertion. Au lendemain de sa prise du pouvoir, le président de la transition, le colonel patriote Mamadi Doumbouya a dit vouloir faire du rassemblement des Guinéens l’une de ses priorités. Des actes ont été posés dans ce sens par l’ancien commandant du Groupement des Forces Spéciales s’inscrivent. La plupart de ses premières nominations ont été faites en tenant compte de l’équilibre ethnique et régional. Les assises nationales ont été organisées pour amener les Guinéens à se parler, à se pardonner et à regarder dans la même direction. Après 64 ans d’indépendance, avec des hauts et des bas, les Guinéens n’ont plus besoin d’être divisés sur des bases irrationnelles (ethnie, région, religion, appartenance politique). Chaque Guinéen se doit d’agir pour unir et rassembler autour d’un projet commun profitable à tous. Dans leurs discours qu’ils auront à tenir à différentes occasions, les leaders politiques, les activistes de la société civile, les leaders religieux, les sages des coordinations régionales, les avocats, les syndicalistes seraient bien inspirés de faire preuve de retenue et de responsabilité. Personne n’a intérêt à ce que la Guinée, notre maison commune, brûle. Tout doit être mis en œuvre pour préserver jalousement l’unité des Guinéens de l’intérieur et de la diaspora. Que les apôtres de la division mettent de l’eau dans leur vin et qu’ils gardent à l’esprit que les Guinéens des quatre régions naturelles (Basse Guinée, Moyenne Guinée, Haute Guinée, Guinée forestière), de toutes les ethnies (Soussou, Peul, Malinké, Guerzé, Kissi, Toma, Landouma, Diakanké, Konianké, etc.), de toutes les religions (islam, christianisme, animisme) sont condamnés à vivre ensemble et à travailler à la transformation qualitative de leur pays au triple plan politique, économique et social. En lieu et place des discours creux et démagogiques, l’on ne devrait pas se faire prier pour agir et parler pour rassembler et non pour diviser. Les discours tendant à souffler sur les braises de la division ethnique et régionale doivent être abandonnés absolument. A méditer.
Ousmane Bony: Administrateur civil
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