Devant la presse, le procureur général près la cour d’appel de Conakry a répondu aux accusations de la défense de l’opposant Mamadou Aliou Bah. D’après Falou Doumbouya, l’interdiction de l’accès à la salle d’audience aux appareils pouvant fixer des sons ou des images est une décision souveraine de la cour d’appel qu’il n’a fait qu’appliquer.
Suivez plutôt l’intégralité de son intervention.
« Il vous souviendra qu’à l’audience du 26 mars et du 9 avril 2025, dans le cadre de l’examen de la procédure opposant le ministère public à M. Mamadou Aliou Bah, condamné pour des faits de diffamation et d’offense au chef de l’État, la défense et le ministère public ont demandé respectivement, d’une part, qu’il y ait la médiatisation du procès, et d’autre part, que la Cour ordonne le huis clos. La Cour n’a accédé à aucune de ses demandes. Mais toutefois, elle a interdit l’accès ou l’introduction de tout appareil permettant de fixer, de transmettre, de diffuser des images ou des paroles sur le fondement de disposition de l’article 399 du Code de procédure pénale. C’est un arrêt insuseptible de toute voie de recours. Et l’article 41 du Code de procédure pénale confère au parquet général près la cour d’appel, soit de Conakry ou de Kankan, de veiller à l’application stricte des décisions de justice qui ont acquis l’autorité de la chose jugée. C’est à ce titre que nous avons pris les dispositions pour empêcher que des personnes n’introduisent des appareils dans l’enceinte de la salle des audiences. Il n’y a rien d’illégal. Et rassurez-vous que tous les droits de M. Mamadou Aliou Bah seront respectés parce que la Guinée a souscrit à ce que vous appelez souvent les instruments juridiques internationaux. La Guinée fait partie de la famille Onusienne. Nous avons souscrit à la déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948. La Guinée a ratifié le pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966. La Guinée a ratifié, disons, la déclaration africaine relative aux droits de l’homme et du peuple de 1981. La Guinée aussi a une charte de la transition et l’article préliminaire du code de procédure pénale confère un certain nombre de droits à toute personne poursuivie par la justice. C’est vrai, nous poursuivons, mais nous avons l’obligation légale de veiller à ce que les droits de l’homme soient respectés. Nous avons été très surpris de constater qu’avant même le début de l’audience, que certains avocats ou bien les avocats de la défense n’ont pas accepté d’être dans la salle afin qu’on discute de façon contradictoire, de façon publique, avant de se retirer. Mais qu’à cela ne tienne, l’affaire est renvoyée à la date du 22 de ce mois pour la continuation des débats, éventuellement les plaidoiries et réquisitions. Mais, je suis déjà rassuré que les droits de M. Mamadou Aliou Bah seront respectés dans leur esprit et dans leur corps ».