Les vieilles habitudes ont la peau dure dit-on! A la maison d’arrêt de Dubreka, les personnes en détention vivent l’enfer, en dépit de tous les investissements du département de la justice et des droits de l’homme. Outre la lenteur dans le traitement des dossiers judiciaires occasionnant parfois une surpopulation carcérale sans précédent, la prestation de la société de restauration, pour une bonne alimentation des détenus, laisse à désirer. Alors qu’ils ont droit à trois repas tous les jours, avec une variation alimentaire au quotidien, selon les termes du contrat avec le ministère, ces prisonniers ne bénéficient que d’un seul repas le jour. Pire, avec du riz d’une mauvaise qualité. A constaté de visu le garde des Sceaux ce mardi.

Les prisonniers qu’il a interrogés lui ont dit qu’ils n’ont droit qu’à un seul repas le jour. Pourtant un comité de dégustation composé d’agent de santé, d’autorités administratives de magistrats… Malheureusement ce comité brille par son absence sur le terrain.

«Avec les entreprises de restauration il y a beaucoup de manquements. Les personnes en détention doivent manger trois fois par jour, ils doivent avoir la variation alimentaire. Mais ils n’ont qu’un seul repas, comment comprenez-vous cela? Quand nous regardons, ce sont les mêmes problèmes. Il y a une section d’alimentation que nous allons déployer dans toutes les structures des établissements pénitentiaires, qui va veiller sur ce que les détenus mangent. J’ai dit aux magistrats de continuer les inspections de ne pas abandonner les détenus. Ils ont droit à trois repas, ils ont droit à la variation alimentaire, ce sont des êtres humains comme nous (…) Du côté de Dubreka la dame qui a bénéficié du contrat pour la restauration. Elle est poursuivie, elle va être traduit devant le tribunal pour tous ces manquements. Il faut qu’il y ait des poursuites et des sanctions », a déclaré Charles dans l’enceinte de la prison.

En insistant sur la lenteur des dossiers, le ministre d’État a signalé qu’il est inadmissible qu’un magistrats ait 300 dossiers qui ne sont pas évacué. Et pour changer la donne, le garde des Sceaux n’exclut pas de déménager à l’intérieur du pays où le bât blesse. « A Dubreka un magistrat peut avoir 300 dossiers c’est du jamais vu, j’ai dit magistrats il faut travailler, moi je travaillais à Dubreka jusqu’à 00h. Il faut aimer son métier (…) A un moment donné moi je vais faire déménager mon bureau à l’intérieur du pays », a-t-il lancé.

Par contre à Boké et Boffa, Charles Wright a affiché une note de satisfaction dans la conduite des magistrats et le traitement des détenus, qui ont d’ailleurs salué ses efforts. Il a également apprécié le bon rapport entre les magistrats et les autorités administratives des deux localités tout en précisant qu’il tient fermement à l’indépendance de la justice.

Avec l’exiguïté de la prison civile de Boké, il a annoncé la construction d’une autre dans un bref délai.

A tous les niveaux, le ministre d’État a demandé aux procureurs d’initier des visites dans les services de police judiciaire, car dit-il: « Les gens ne doivent pas se voir priver de leur liberté dans des mesures de garde-à-vue qui ne respectent pas les délais légaux », a-t-il instruit.

Faut-il le rappeler cette mission a commencé par la visite du chantier de construction du palais de la justice de Dubreka où le ministre Wright s’est félicité de l’état d’avancement des travaux.