Lors des manifestations des 10 et 11 mai 2023, à l’appel des Forces vives de Guinée, l’on a déploré encore des cas de morts et de blessés. Beaucoup se demandent aujourd’hui à quand la fin de ce cycle manifestations-répressions dans ce pays dont les fils peinent à s’entendre sur l’essentiel pour amorcer un développement harmonieux et durable au bénéfice de tous.

C’est après ce que d’aucuns considèrent comme l’échec de la  médiation des leaders religieux, que les Forces vives de Guinée ont maintenu leur appel à manifester pacifiquement les 10 et 11 mai dans le grand Conakry et à l’intérieur du pays pour protester contre la façon dont la transition est conduite par le colonel Mamadi Doumbouya. Le  mot d’ordre a été largement suivi dans la commune de Ratoma, notamment le long de la route Le Prince. À maints endroits, l’on a assisté à de violents affrontements entre jeunes manifestants et les forces de sécurité (gendarmes, policiers), à coups de projectiles et de gaz lacrymogènes. Les boutiques et magasins sont restés fermés dans cette commune considérée à juste raison comme le fief de l’UFDG de Cellou Dalein Diallo. Sur l’autorité Fidel Castro, en dépit de l’appel du RPG Arc-en-ciel et de l’UFR, le mot d’ordre des Forces Vives de Guinée aura été peu suivi, tout comme dans les chefs-lieux de certaines régions administratives (Boké, Kindia, Faranah, Kankan, N’zérékoré). À Labé, la capitale de la Moyenne Guinée, c’est une journée ville morte qui a été observée en lieu et place des manifestations de rue. Comme beaucoup le craignaient, le sang du Guinée a coulé à nouveau. Les organisateurs ont dressé un bilan de 7 morts et des blessés. Un bilan contesté par les autorités.  Des morts qui viennent allonger la liste des victimes des manifestations sociopolitiques à Conakry. Ces dernières années,  la plupart des marches annoncées pacifiques se sont terminées dans la violence, avec des cas de morts et de blessés. Sans oublier les destructions de biens publics et privés. Les autorités de la transition et les acteurs sociopolitiques représentatifs devraient accepter de s’asseoir autour de la table du dialogue pour discuter sereinement des sujets d’intérêt national pour nous sortir de cette situation de crise qui n’a que trop duré.

 

Mohamed Sylla