L’histoire socio-politique de la Guinée depuis son accession à son indépendance le 2 octobre 1958, a été souvent marquée par des violations des droits humains ayant porté atteinte à l’unité des guinéens et fragilisé le tissu social, la cohésion nationale, conditions sine qua non de la consolidation de la démocratie, de l’État de droit et du développement durable.
pour une cible de 18.000 personnes, dans les Préfectures de la Basse Guinée et Moyenne Guinée le Gouvernement guinéen, sous la clairvoyance du Chef de l’Etat, Colonel Mamadi Doumbouya, a lancé depuis le 13 novembre 2023, à Conakry, la campagne de sensibilisation sur le processus de réconciliation nationale en Guinée.
L’objectif de la présente campagne qui se déroule du 13 au 27 du ce mois-ci, vise à mobiliser l’ensemble des autorités administratives locales et déconcentrées, ainsi que les populations des 18 Préfectures de la Basse-Guinée et Moyenne-Guinée, autour du processus de réconciliation nationale en Guinée.
Cette campagne de sensibilisation permettra aux bénéficiaires de cerner les contours d’un processus de réconciliation nationale, de s’impliquer activement dans le processus de réconciliation nationale en cours en Guinée, en lien avec la mise en œuvre des pertinentes recommandations issues des Assises nationales.
Utile de souligner que la présente campagne est organisée sous l’égide de la Primature, avec l’appui technique conjoint de ONU-Droits de l’Homme, du PNUD et de l’UNFPA et avec le soutien financier du Fonds de Consolidation de la Paix des Nations Unies (PBF).
En outre, il convient de préciser que L’accompagnement du Système des Nations Unies à la Primature pour la réalisation de la présente campagne de sensibilisation sur le processus de réconciliation nationale en Guinée, reposera sur les quatre (04) principales activités à savoir, l’organisation de dix-huit (18) sessions d’échanges avec les cadres de l’Administration publique déconcentrée et décentralisée sur leur rôle dans le processus de réconciliation nationale en Guinée; l’organisation de Sessions de sensibilisation communautaires (ou engagement communautaires) dans dix-huit (18) Sous-Préfectures de la Basse-Guinée et Moyenne-Guinée, sur les enjeux de la réconciliation nationale en Guinée, le manque de justice et de réparation tout comme l’impunité et le manque de bonne gouvernance et instrumentalisation politique des leaders religieux et traditionnels, des jeunes et des femmes, ont contribué à fragiliser le tissu social, ce qui a impacté négativement la jouissance des droits économiques, civils, culturels, sociaux, politiques et du droit au développement.
D’aucuns estiment que ces manquements ont entrainé une dégradation de la confiance entre les populations elles-mêmes et entre elles et l’État ainsi que la gestion de la chose publique caractérisée par un manque notoire de civisme et de solidarité.
Pour d’autres, ces actes de vandalismes sur un nombre important d’infrastructures publiques (commissariats de police, brigades de gendarmerie, tribunaux, prisons, bureaux des administrateurs territoriaux, etc.), ainsi que les discours de haine, les affrontements entre les populations et les forces de l’ordre lors des différentes manifestations publiques, illustrent bien ce manque de civisme chez les populations.
C’est pour faire face à cette situation que les Autorités de la Transition ont envisagé plusieurs initiatives avec l’appui des partenaires pour, dit-on, parvenir à la cohésion sociale, à la justice, la sécurité et à la réconciliation nationale. C’est le cas par exemple du processus mené de 2011 à 2016 par la « Commission Provisoire de Réflexion pour la Réconciliation nationale en Guinée », co-présidée par Mgr Vincent Koulibaly (Archevêque de Conakry) et Elhadj Mamadou Saliou Camara (Imam de la Grande Mosquée de Conakry), avec l’appui technique et financier du Système des Nations Unies.
A l’occasion, dix-huit (18) sessions d’échanges seront organisées de manière simultanée dans les Chefs-lieux des Préfectures de la Basse-Guinée et Moyenne-Guinée et connaitront la participation de 1.800 cadres de l’administration publique (100 par Préfecture/Commune) en activité au niveau Régional/préfectorale/communale.
Pour atteindre cet ambitieux projet, les autorités guinéennes misent les administrateurs territoriaux, autorités locales, administrations déconcentrées et décentralisées, représentants des forces de défense et de sécurité, personnel judiciaire et pénitentiaire désignés pour la circonstance.
A noter que, le mobile principal de cette campagne est à la faveur d’une transition inclusive, apaisée, réussie et d’une Guinée prospère débarrassée des clivages ethniques, régionalistes ainsi que de corruption et ses corollaires.