Ce lundi 19 mai 2025, la Haute autorité de la communication (HAC)a ouvert un forum de trois jours consacré à l’avenir de la presse en Guinée. Cette rencontre regroupe des experts venus de Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Maroc et du Mali.

La cérémonie d’ouverture a été présidée par le Premier ministre, Chef du Gouvernement, Bah Oury, en présence du président du Conseil National de la Transition (CNT) et de plusieurs autorités civiles et militaires.

Dans son discours d’ouverture, le président de la HAC, Yacine Diallo, a souligné l’importance de cette initiative : « L’avenir de la presse en Guinée se construit aujourd’hui. Ce forum est une tribune pour aborder les enjeux liés à l’exercice de notre profession, malheureusement infiltrée par des individus attirés par le gain facile et parfois la malhonnêteté. Il nous appartient, à nous professionnels, d’assainir nos rangs pour regagner le respect et la crédibilité. »

Il a également insisté sur la nécessité de renforcer le cadre institutionnel et professionnel du secteur : « Si les entreprises de presse sont solidement établies et si les journalistes travaillent dans la responsabilité, je n’ai aucun doute que les autorités guinéennes leur apporteront leur soutien. Une presse libre et responsable est la clé de cette renaissance. »

Yacine Diallo a ensuite évoqué les travaux à venir lors de ce forum, notamment la question de la convention collective et de la mise en place d’un organe d’autorégulation.

« Un journaliste mal rémunéré est un journaliste exposé. Il est donc urgent de parvenir à un texte consensuel sur la convention collective et de créer un véritable tribunal des pairs, dirigé par des professionnels irréprochables. » Il a également exprimé le souhait que la justice poursuive les enquêtes sur la disparition d’un journaliste, espérant des résultats concrets.

Prenant la parole au nom des journalistes, Aboubacar Camara, président de l’URTELGUI, a salué l’initiative :

« Ce forum répond à une forte attente de la presse guinéenne. Il intervient après la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, qui avait mis en lumière des préoccupations urgentes : statut des entreprises de presse, régime fiscal, accès au marché publicitaire, encadrement des contenus en ligne, reconnaissance légale des nouveaux médias numériques. »

Il a assuré que les professionnels des médias sont disposés à travailler collectivement à des solutions durables :

« Tous les acteurs responsables des médias seront aux côtés des autorités pour trouver des réponses concertées aux défis actuels et à venir. »

Dans son intervention, le Premier ministre Bah Oury a réaffirmé l’engagement de l’État en faveur de la liberté de la presse : « Au nom du président de la République, je veux vous dire que nous attachons une grande importance aux résultats et recommandations issus de ce forum. C’est une réflexion collective essentielle pour mettre en place les leviers d’un avenir fondé sur la paix, la responsabilité et le respect des libertés fondamentales. »

Pendant ces trois jours, les participants aborderont plusieurs thématiques majeures, dont :

Les défis juridiques et réglementaires à l’ère de la transformation numérique

Médias et sécurité : entre droit d’informer et impératif sécuritaire

La convention collective et la création d’un organe d’autorégulation.