Une étape déterminante vient d’être franchie dans la lutte contre l’impunité en Guinée. Le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Yaya Kairaba Kaba, a présidé ce mardi 20 mai 2025 à Conakry la cérémonie d’ouverture d’un séminaire de formation dédié aux avocats, axé sur les techniques de traitement des crimes de masse. Organisé avec l’appui du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDH), cette session s’inscrit dans le contexte du procès historique du 28 septembre 2009, en cours à Conakry. L’objectif de cette session est clair : doter le barreau guinéen des compétences juridiques, déontologiques et éthiques requises face aux défis complexes des procès pour crimes internationaux. Le séminaire permettra également d’approfondir les principes de protection des victimes et les mécanismes de réparation, au cœur de la justice transitionnelle.
Dans son discours inaugural, le Garde des Sceaux a tenu à saluer l’engagement des partenaires internationaux, notamment le HCDH et le Barreau de Guinée. Il a rappelé avec fermeté la vision de son département : « une justice de rigueur et d’indépendance », fondée sur la vérité, la mémoire, et non la vengeance.
« Le renforcement des capacités des avocats, acteurs essentiels du droit à un procès équitable, est non seulement nécessaire, il est vital », a-t-il martelé, citant Nelson Mandela pour souligner la dimension morale de la justice dans une société.
De son côté, Aimé Ntumba Kakolo, représentant du HCDH, a souligné l’importance capitale de cette initiative. Appuyée par le PNUD, l’UNFPA et le Fonds des Nations Unies pour la consolidation de la paix (PBF), cette formation vise à outiller les avocats guinéens sur les standards internationaux, en matière de crimes contre l’humanité et de violences sexuelles liées aux conflits.
Pour sa part, le Coordonnateur du PBF (Fonds des NationsUnies pour la consolidation de la paix) monsieur Boubacar 1 Bah a fait savoir que le système des Nations Unies accorde une importance particulière aux questions de justice sociale, une vision également partagée par l’État guinéen.
Poursuivant que << Ce soutien reflète notre conviction profonde que la paix durable ne peut se construire sans justice. Ce partenariat traduit non seulement l’engagement fort du Gouvernement de Transition à bâtir une paix durable, inclusive et enracinée dans les réalités du pays, mais aussi la vision de I’ONU d’un monde plus paisible, fondé sur des institutions solides. Comme le souligne l’Objectif de développement durable.>>
Pour lui, << La Guinée est l’un des rares pays de la région à avoir engagé, devant ses propres juridictions, un procès d’une telle envergure en matière de crimes de masse. Je salue également la récente initiative des autorités guinéennes visant à indemniser les victimes des événements du 28 septembre 2009. C’est un signal fort dans la poursuite de la mise en œuvre des initiatives nationales en faveur de la paix, de la justice et de la cohésion sociale.
En présidant personnellement cette cérémonie, Yaya Kairaba Kaba réaffirme l’engagement fort de l’État guinéen à faire de la justice un pilier de la démocratie et de l’État de droit. Plus qu’une simple formation, ce séminaire marque un jalon dans la professionnalisation de la justice guinéenne, en phase avec les exigences d’un procès historique qui façonnera la mémoire collective du pays.