Conakry est devenu à partir de ce jeudi 28 septembre 2023 la capitale africaine de huissiers de justice de l’Afrique. C’est le Premier Ministre Dr Bernard Gomou qui a présidé dans un réceptif hôtelier de la capitale a l’ouverture solennelle du colloque Panafricain des huissiers de l’Afrique d’où prennent part 25 pays du continent et celui de la France comme pays invité.
Ce colloque est conjointement organisé par La Chambre Nationale des Huissiers de Justice de Guinée et l’Union Africaine des Huissiers de Justice et Officiers Judiciaires, avec l’appui scientifique de l’École Régionale Supérieure de la Magistrature (ERSUMA) avec pour objectif le partage d’expérience.
Le président de la Chambre Nationale des huissiers de Guinée a dans son discours de circonstance souhaité la bienvenue a toutes les délégations venues des 25 pays africains mais également de la France a cette rencontre importante de Conakry. Pour Sory Daouda Camara, l’événement de ce jour illustre la concrétisation de multiples programmes inscrits dans le plan d’action prioritaire de l’Union Africaine des Huissiers de Justice (UAHJ).
« La présente rencontre est donc une occasion à jamais de nous remettre en cause afin qu’au sortir de nos travaux, nous soyons des modèles en matière de gouvernance juridique et judiciaire, débarrassés des fléaux qui, hélas gangrènent encore notre appareil judiciaire. Il s’agit notamment, de la corruption, du non-respect des textes, du non-respect de l’éthique et de la déontologie, de l’abus d’autorité, du non-respect des droits des justiciables, et surtout l’entrave et l’ingérence dans l’exécution des décisions de justice. C’est pourquoi, chaque acteur de la Justice a une fonction au juge de rendre la décision, à l’Avocat d’assister ou de représenter son client, et à l’Huissier de Justice d’exécuter les décisions de Justice. Les décisions de Justice doivent être exécutées pour la paix sociale car sans justice il n’y a pas de paix, ni de développement. La Justice doit triompher sur l’injustice, sur le désordre. » a martelé le président de la Chambre Nationale des Huissiers de Guinée.
Me Alain NGongang, président de l’Union Africaine des Huissiers de Justice a estimé que la chambre nationale des huissiers de justice de Guinée étant un membre fondateur de cette institution a contribué à la longue marche de la création de l’union qu’il dirige. Pour lui, la rencontre de Conakry s’inscrit dans cette logique
« Il était tout à fait normal et nécessaire que nous arrivions ici en Guinée pour tenir notre premier colloque en cette terre africaine (…) Notre thème de ce colloque, c’est l’huissier de justice et la bonne gouvernance juridique et judiciaire. L’huissier de justice est avant, pendant et après le procès. Sans l’exécution des dossiers de justice, c’est en vain que les décisions de justice seraient rendues. Nous sommes-là pour montrer la place prépondérante que l’huissier de justice occupe dans la bonne gouvernance, montrer en quoi par ses activités que l’huissier de justice contribue à la sécurité juridique et judiciaire, mais surtout, montrer en quoi il peut rassurer les investisseurs et rétablir la confiance en vue de l’émergence des économies africaines » souligne-t-il
Le ministre de la justice et des Droits de l’Homme prenant part à cette cérémonie d’ouverture a soutenu dans sa prise de parole a profité de l’occasion pour expliquer à l’assistance le sens réel de la boussole en cette période de transition
« Moi, ministre de la justice, garde des sceaux et chargée des droits de l’homme, j’ai reçu de votre (Premier Ministre ndlr) part, la mission de mettre en œuvre la politique du gouvernement en matière de justice, de l’état de droit et des questions de droits de l’homme. C’est cela ma mission (…) il faut faire en sorte que la justice soit la boussole de nous tous, pas seulement la boussole des citoyens, pour tous les acteurs de la justice. Cela veut tout dire, que le fondement de cette thématique, quand on parle de la bonne gouvernance juridique et judiciaire, m’emmène à situer la chose au niveau de deux points nodaux ou centraux. » mentionne Charles Alhoussein Wright et d’ajouter
« La bonne gouvernance, sans rester dans la sémantique, c’est la gestion de la chose en se conformant aux règles éthiques liées aux exigences de telle ou tel domaine. Si au niveau financier, la bonne gouvernance se repose sur la lutte contre la corruption, la transparence dans la gestion ne demarche plus. Au terrain judiciaire, la gouvernance juridique et judiciaire ramène à deux niveaux : Gouvernance judiciaire, c’est par rapport aux hommes, gouvernance juridique, c’est par rapport aux textes » expliqué dans son allocution le ministre de la justice et des Droits de l’Homme
Présidant cette rencontre de Conakry, le locataire du Palais de la Colombe a fait savoir que ce colloque est d’une importance capitale qui est consacré au rôle fondamental des huissiers de justice dans la promotion de la bonne gouvernance juridique et judiciaire.
« Nous sommes réunis pour délibérer sur des questions cruciales qui définirons l’avenir de notre système judiciaire, mais aussi de justice tant que pierre angulaire de cette structure joue un rôle déterminant dans l’assurance de l’équité, de la transparence et de l’efficacité de notre système légal. La bonne gouvernance est un impératif pour le développement durable de notre nation. La Guinée, depuis le 05 septembre 2021, a fait de la justice, la boussole de la refondation. » a fait remarquer Dr Bernard Gomou dans son discours de circonstance.
Cette rencontre de Conakry prendra fin ce vendredi avec plusieurs recommandations faites par les participants en vue d’une bonne gouvernance dans les pays membres.