Du 18 au 29 Septembre 2023 se tiendra à Dakar la 14ème édition de la formation délocalisée en droit international des droits de l’homme, dont le thème porte sur les « Conflits armés et Droit International des Droits de l’Homme ». Elle est organisée par la Fondation Friedrich Naumann pour la Liberté (FNF) et la Fondation René Cassin, Institut International des Droits de l’Homme (FRC), en partenariat avec le Bureau Régional pour l’Afrique de l’Ouest du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDH-BRAO), l’Ambassade de France au Sénégal et le Comité Sénégalais des Droits de l’Homme (CSDH). Près de 110 magistrats, avocats et autres militants des droits de l’homme venus de différents pays de la région de l’Afrique de l’Ouest prennent part à ces sessions qui coïncident cette année avec le 75ième anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.

Selon le colonel Arfang Sarr Chef de cabinet militaire qui a représenté le Ministre des Forces armées, M. Sidiki Kaba à la cérémonie d’ouverture : « la problématique des crises et conflits est devenue une question d’intérêt stratégique et sécuritaire pour les Etats, les organisations internationales et la communauté internationale. L’analyse de ce phénomène fait appel à un regard multidimensionnel, une approche globale, commune et concertée de tous les acteurs, mais surtout une réelle volonté des Etats qui, eu égard à leur responsabilité de protéger, doivent veiller à ce que la dignité humaine soit préservée et respectée, même en période de conflits, conformément aux normes régissant le droit international des droits de l’homme. »

D’après Mme Alexandra HELDT, Directrice régionale Afrique de l’Ouest de la FNF, il s’agira durant cette session de formation, de trouver des réponses adéquates aux questions et enjeux liés aux crises et conflits, en s’appuyant sur le Droit International des Droits de l’Homme qui a pour finalité, entre autres, de protéger l’individu en tant tout temps et en tout lieu. Affirmant que « le choix de ce thème est pertinent et se justifie par l’acuité et la recrudescence des crises et conflits, notamment dans la région du Sahel, caractérisée par l’aggravation, voir la dégradation de la situation sécuritaire, liées à la violence djihadiste, à la corruption, à la fracture et aux inégalité sociales ainsi qu’aux difficultés économiques. Il s’y ajoute l’instabilité institutionnelle dans certains pays avec la prolifération des prises de pouvoir anticonstitutionnelles. En effet, le Sahel traverse actuellement une crise de l’Etat de droit, de la démocratie et de la gouvernance. »

Abondant dans le même sens, M. Robert Kotchani Représentant Régional du HCDH-BRAO est revenu sur le contexte de célébration des 75 ans de la DUDH : « cette année le monde célèbre les 75ans de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, qui fut adoptée dans un contexte de post conflits armés, à savoir la seconde guerre mondiale…la persistance des conflits armés avec leur corolaire de destruction de la vie, des biens et de l’environnement, fragilise notre modèle social et économique et remet en cause les aspirations fortes et légitimes exprimées dans la DUDH, il y a de cela 75ans. Dans nos pays africains, les conflits armés sont des facteurs qui amplifient les violations des droits humains tant leurs conséquences sont néfastes et compromettent les efforts réalisés pour favoriser l’effectivité des droits humains. »

Pour sa part, le président du CSDH, M. Pape Sene a insisté sur l’importance d’apporter une réponse aux violations des droits de l’homme causées par les conflits armés et le rôle des Etats qui ont l’obligation au nom du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire à prendre des mesures pour assurer la sécurité et la protection des populations mais aussi de sauvegarde de la paix.

Ainsi selon M. Sene « au Sahel, la crise sécuritaire qui sévit depuis très longtemps au Nigéria, au Mali, au Burkina-Faso, au Tchad et au Niger et qui jusqu’ici est toujours à la recherche d’une réponse sécuritaire appropriée, est à l’origine de nombreuses violations des droits de l’homme et nous devons ensemble construire de nouvelles alternatives démocratiques, consensuelles susceptibles d’assurer la paix, la sécurité et la stabilité et mettre en place des institutions démocratiques fortes et indépendantes qui préviennent efficacement contre des situations de conflits armés pouvant aboutir à des violations massives des droits de l’homme, du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme. »

Lors de la cérémonie d’ouverture les Ambassades de France et d’Allemagne ont été respectivement représentées par Laurent Biguié, conseiller de coopération et d’action culturelle et Theodor Proffe, chef de mission adjoint. La leçon inaugurale lors de cette édition a été animée à la suite de la cérémonie d’ouverture par M. Adama Dieng, Conseiller spécial des Nations Unies pour la prévention du génocide, Ancien Greffier du Tribunal international pénal pour le Rwanda.

 

Salif SAKHANOKHO