C’est le ministre de la justice et des droits de l’homme qui a présidé le lancement de la première épreuve, en présence de son homologue de l’économie et des finances.
L’objectif de ce recrutement de 100 auditeurs de justice est de rajeunir et perfectionner le corps judiciaire guinéen. Au total, 900 candidats affrontent ce concours qui s’étendra sur deux jours et en deux phases, à savoir l’admissibilité du candidat et les épreuves écrites. C’est le centre de formation judiciaire qui supervise le déroulement des épreuves.
Devant les candidats, Alphonse Charles Wright a rappelé que le déficit de ressources humaines qualifiées est le problème majeur qui assaille la justice guinéenne, d’où la nécessité d’organiser un concours d’une telle envergure.
« Vous prenez le ratio de magistrats par habitant, en principe, c’est un (1) magistrat pour 10 milles habitants. Aujourd’hui il y a plusieurs de magistrats qui ont fait valoir leur droit à la retraite. Aussi, on a enregistré plusieurs cas de décès. Ce déficit ne peut pas rester comme ça parce que l’organisation judiciaire a ses exigences. Vous ne pouvez pas siéger si le quorum n’est pas atteint. Vous ne pouvez pas juger s’il n’y a pas suffisamment de greffiers ou de magistrats », a-t-il déclaré.
Le garde des Sceaux a, alors, invité les candidats à faire preuve d’honnêteté et de sérénité dans leur conduite au cours de ces évaluations. Charles Wright a également exhorté les surveillants et les membres du jury à privilégier le sérieux, l’égalité de chance à l’égard de tous les candidats.
De son côté, le Directeur Général du Centre de Formation Judiciaire a insisté sur le caractère sélectif du concours. Poursuivant, il a précisé qu’il se déroulera sous la supervision d’un jury indépendant, composé de 15 membres dont des professeurs d’universités, de magistrats, des avocats, ainsi que des hauts cadres de l’administration publique.
« Cette opération vise à perfectionner le corps des magistrats qui est un corps qui a été toujours relégué au second rang et qui n’a pas bénéficié de formation requise. Donc, c’est une joie pour moi aujourd’hui parce que nous lançons un concours sélectif, un concours d’excellence, un concours qui va se passer sans discrimination et qui va permettre aux meilleurs d’accéder à la profession de magistrat, une profession noble » a expliqué Alhassane Naby Camara.
Avant le lancement des premières épreuves, à 9h-30min, les candidats ont été soumis à une fouille systématique, avant d’accéder aux salles. La première épreuve de culture générale porte sur la justice, l’Etat de droit et les Droits de l’Homme.
« La première épreuve est peu abordable, je souhaite une très bonne chance à tout le monde », a lancé une candidate. Pour le second candidat qui s’est confié à notre rédaction, bien que le sujet soit abordable, l’entame n’est pas du tout aisée. « C’est un bon sujet, mais à l’entame ce n’est pas du tout facile à moins qu’on ait la maîtrise réelle du droit. Je pense que le sujet est abordable et nous allons essayer de faire le maximum », a déclaré Mohamed Sylla.
La semaine prochaine ce sont 1 800 candidats greffiers qui entreront en lice pour les mêmes opérations.
Ousmane Bony