Le ministre de la justice, garde des sceaux et des droits de l’homme, Alphonse Charles Wright a animé ce mercredi 17 mai 2023 une conférence de presse, au siège de département où il a abordé des sujets les plus brûlants liés à son département, a constaté un reporter de leperroquetguinee.com, présent sur place.
Dans cet entretien avec les hommes des médias, le chef du département de la justice, de garde des sceaux et des droits de l’homme, a abordé largement le dossier du procès des évènements du 28 septembre, notamment son financement et l’exécution du budget mobilisé. En deuxième partie, Charles Wright a donné les détails qui ont prévalu à la libération du leader du FNDC, Oumar Sylla alias Foniké Mengué et ses collègues.
Le conférencier a fini par se prononcer sur les manifestations de deux jours appelées par les forces vives et qui sont en cours dans le grand Conakry, ce mercredi. Dans son speech de plus de 2h 17 mn, le patron du département de la justice, a évoqué le cas de Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré, Kassori Fofana et autres, qui se trouvent être dans le collimateur de la justice.
Le gouvernement a mobilisé 35 milliards de francs pour le procès du 28 septembre. La participation des partenaires est vivement attendue.
Parlant du financement du procès du massacre du 28 septembre, en cours depuis le 29 septembre 2022, le garde des sceaux a souligné le retard dans la mobilisation des fonds nécessaires à la tenue du procès. Ce qui amené le gouvernement à mettre la main à la poche et mobilisé, au départ, vingt-quatre milliards deux cent cinq millions de francs guinéens (24 205 000 000 FG mobilisés, décaissé par le BND.
Conformément à la vision du Chef du département, des outils des gestions ont été créés et chapotés par un Comité de pilotage. Deux comptes ont été créés à la Banque centrale.
Le premier compte de 11 000 000 000 dénommé fond spécial de l’indemnisation des victimes reste statique, en attendant la réaction des partenaires. Le second montant de 13 105 000 000 a été financé pour l’organisation du procès. Il couvre tous les frais liés à l’organisation du procès. Et seul le Coordinateur de la cellule de gestion est ordonnateur des dépenses, a précisé le Chef du département de la justice.
« Avant la date du 2 mai2023, et après toutes les vérifications procédurales, il s’est avéré qu’il ne reste plus que 38 456 100 FG de ce budget. Ce qui a conduit le gouvernement onze milliards de francs guinéens, (11 000 000 000) ont mobilisés par le gouvernement et mis à la disposition de l’Unité de gestion du projet », a expliqué Alpha Charles Wright qui tient à la rigueur dans la gestion des deniers publics.
« Le seul montant extérieur parvenu au gouvernement pour l’organisation de ce procès vient du Consulat d’Autriche pour un montant de cent millions de francs guinéens (100 000 000 GNF) », a-t-il rappelé.
Du dossier Foniké Mengué et compagnie, Charles Wright, se dit étonné de la tournure des débats dans la cité mais reste droit dans ses bottes.
« Par décret du Chef de l’Etat, le Cadre du dialogue a été institué et des facilitatrices désignées pour permettre à tous les acteurs de se retrouver au tour de la table. Certains ont décidé de se retirer. Lorsqu’ils ont décidé de faire leurs marches, les religieux ont décidé d’offrir leurs services pour ramener tout le monde au tour de la table de dialogue.
Les tous premiers jours de la rencontre, le Premier ministre Chef du gouvernement, Dr Bernard Gomou, avait clairement dit qu’on ne peut pas venir faire des pourparlers avec des préalables. Mais dans un souci d’apaisement et avec l’écoute accordée aux Chefs religieux, il a demandé que les membres des Forces vives fassent leurs préalables.
Ils ont cité comme préalables entre autres, la cessation des harcèlements judiciaires et derrière cette formule c’est la cessation des poursuites engagées », a-t-il entamé cette partie avant d’évoque le cas Cellou Dalein Diallo, Président de l’UFDG et membre des forces vives.
Après quelques mots sur les leaders politiques dont le Président de l’UFDG dont il rassure l’impartialité de la justice, le Garde des sceaux a tenu à préciser que ce sont les réunions sur la voie publique qui sont interdites. Les réunions dans les sièges des partis politiques sont autorisées. La manifestation est un Droit de l’homme mais elle est encadrée.
La libération de Foniké Mengué a été la décision la plus difficile que j’ai prise dans ma vie mais c’était la meilleure pour moi, s’est justifié Charles Wright.
« L’Inspecteur général des services judiciaires est là et peut témoigner de l’existence d’une lettre de pourvoi adressée à la Cour suprême à travers son Chef de greffe. Et j’ai dit que celui-ci a violé les droits des détenus. J’ai demandé que toute activité cessante que cette erreur soit corrigée au bénéfice des détenus.
Dans cette situation, j’ai reçu un appel des religieux portant demande de libération de Foniké Mengué. Je suis allé les rencontrer en compagnie du PM. Les religieux m’ont expliqué une situation qu’a vécue le Prophète Mohammad PSL avant de me demander de libérer les Foniké Mengué et autres sans condition. Ils nous exhorté de faire en sorte que la Guinée brûle… Ils m’ont surtout fait savoir que si ces gens ne sont pas libérés, ils vont avoir honte. J’ai répondu que je ne peux rien vous refuser. Puisque l’aboutissement de la justice, c’est l’harmonie et la paix. J’ai dit donc s’il s’agit de cela, je m’y engage. J’ai accompagné les religieux jusqu’à la maison centrale (…) », a expliqué Charles Wright, non sans faire remarquer les petits tiraillements qui ont failli faire capoter l’opération à la dernière minute. Avant de clore ce chapitre, le Garde des sceaux a promis de faire juger Foniké Mengué et ses compagnons d’infortune, Ibrahima Diallo et Billo Bah.
D’ailleurs pour les auteurs des tueries pendant les manifestations, le ministre de la justice a annoncé que cela ne restera pas impuni. D’ailleurs eux qui ont appelé à manifester ont apostrophé par le Garde des sceaux.
« Ceux appellent à manifester allument le feu qu’ils ne peuvent pas éteindre. Mais après leur libération est-ce que cela a changé à quelque chose ? Personne ne condamne ceux qui appellent à manifester. C’est toujours l’Etat, c’est Charles, c’est le gouvernement. C’est une partie prise… J’ai dit au Procureur général, d’ouvrir des enquêtes sur tous ceux qui ont trouvé la mort… Le gouvernement a accepté l’inacceptable pour la paix. Nous avons l’obligation de protéger ces mineurs qui sont victimes pendant ces manifestations. Sans compter les attaques contre les personnes physiques, la destruction de biens publics et privés. Avec cette situation, personne n’est en sécurité et l’Etat a l’obligation d’accomplir son rôle régalien. Pour le cas des dossiers à la CRIEF, la procédure ira jusqu’au bout et rien ne nous fera reculer », a averti le ministre de la Justice, garde des sceaux et des droits de l’homme.