Plusieurs personnes de différentes nationalités ont comparu le mardi 28 janvier 2025 devant le tribunal de première instance Dixinn siégeant en matière criminelle, pour répondre des faits présumés de trafic illicite de cocaïne. L’audience s’est ouverte en présence du Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Yaya Kairaba Kaba.

Au rôle de cette audience, dix dossiers criminels sont inscrits, dont une affaire de tentative de viol et neuf autres liées au trafic international de cocaïne. Ce dernier délit, particulièrement préoccupant, fait l’objet d’une répression sévère, conformément à l’article 812 du Code pénal guinéen.

A l’entame, Mohamed Sangaré, président du tribunal séant a invité les accusés à la barre pour répondre des charges articulées contre eux.

Dans son message inaugural devant les médias présents, le ministre Yaya Kairaba Kaba ainsi a souligné la détermination du gouvernement à éradiquer le fléau de la drogue.

« C’est la continuation de la lutte engagée pour assainir la société guinéenne de cet élément qui contribue à la destruction de notre jeunesse, à savoir la drogue », a affirmé Yaya Kairaba Kaba qui a mis l’occasion à profit pour saluer le travail acharné des magistrats de Mafanco, ainsi que celui des officiers de police judiciaire, souvent confrontés à des risques majeurs pour appréhender les trafiquants.

Le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme a aussi rappelé l’importance de la lutte contre le trafic de drogue, qui s’inscrit pleinement dans la vision du chef de l’État, le général Mamadi Doumbouya, soucieux de préserver l’avenir de la jeunesse guinéenne et de garantir la sécurité du pays face à ce fléau mondial.

« J’ai constaté la présence à la barre des présumés auteurs, ainsi que celle des avocats, ce qui témoigne du respect des droits de l’homme par le tribunal. Tout présumé auteur, qui qu’il soit, les droits attachés à la personne en conflit avec la loi sont rigoureusement respectés. Je saisis cette opportunité pour encourager les magistrats de Mafanco, qui procèdent inlassablement à l’examen de tels dossiers, mais également pour adresser de vives félicitations aux officiers de police judiciaire, qui, sans relâche et parfois au prix de leur vie, refusent la corruption et conduisent ces malfrats, le plus souvent à partir de l’aéroport. Nous sommes engagés sans état d’âme dans cette lutte, car notre pays ne saurait être le carrefour du trafic international de drogue », a-t-il martelé.

Kanfory Camara, Procureur de la République près le TPI de Mafanco, a exprimé sa satisfaction quant à la présence du ministre.

En outre, il a rappelé que, récemment, de nombreuses saisies de drogues avaient eu lieu à l’aéroport international Ahmed Sékou Touré de Conakry, tant au départ qu’à l’arrivée. « Aujourd’hui, si nous devons estimer la quantité saisie, elle pourrait atteindre jusqu’à 195 kilogrammes de cocaïne », a-t-il précisé.

Le procureur a promis que le parquet de Mafanco n’hésitera pas à faire face à tous les obstacles pour éradiquer ce phénomène et garantir la sécurité et l’intégrité du pays. « Face à cette situation, sous la direction de Monsieur le Président du tribunal de Mafanco, nous avons jugé nécessaire de regrouper tous ces cas afin de les traiter de manière rigoureuse. Il est important que nos compatriotes comprennent que ces actes sont strictement interdits sur le territoire guinéen. Je tiens à affirmer que le parquet de Mafanco ne reculera devant aucun obstacle pour mettre fin à cette pratique qui porte atteinte à l’image de notre pays.

Les peines encourues varient de 10 à 20 ans, selon les circonstances, et le parquet n’hésitera pas à prononcer les peines nécessaires.

Par rapport à l’année dernière, cette année encore, nous continuons à réaliser des saisies à l’aéroport international Ahmed Sékou Touré de Conakry. Le moment venu, vous serez invités à assister à la destruction des saisies», a-t-il également promis.

Maître François Fadimé Mansaré, de la défense, n’a pas caché sa satisfaction de voir les prévenus enfin jugés, en raison du fait que personne ne devrait rester en détention indéfiniment sans connaître son sort. « …nous nous réjouissons de l’ouverture de ce procès. Nous sommes là pour défendre nos clients avec détermination, et sachez que notre pays, la Guinée, est engagé dans le respect des droits de l’homme. L’un de ces droits fondamentaux est le droit à la défense. Jusqu’à présent, les droits de nos clients ont été respectés, et c’est pourquoi nous veillerons à ce qu’ils continuent de l’être », a indiqué l’avocat