La vision sociale, pour l’être humain, est axée sur le respect de la dignité. Elle affirme et protège les libertés, l’égalité, les droits politiques, judiciaires, économiques et sociaux. La vision est ce que l’on vise pour le futur.
La paix, la concorde se définissent comme étant l’état des rapports entre les citoyens.
Au-delà de toutes les considérations, grâce aux actions et au patriotisme que les guinéens témoignent à leur pays, la Guinée a, jusqu’ici fort heureusement, su éviter les situations de conflit ouvert à plus forte raison, de guerre que nombre de ses voisins ont pourtant connues: Liberia, Sierra Leone, Côte d’Ivoire, Mali. C’est cet état de paix qu’il faut renforcer, consolider et pérenniser. Dans ce sens, il faut prévenir les risques de repli identitaire, de tension autour des élections, de méfiance à l’égard de la classe politique, de frustration et de malaise des couches vulnérables : jeunes et femmes notamment.
De tout temps, en dehors de la politique et ses turbulences, les Guinéens vivent en harmonie et en paix sous les symboles de la République et de la nation : les couleurs nationales et la devise : travail, justice, solidarité.
Selon la Stratégie nationale de prévention des conflits et de renforcement de la citoyenneté (SNPC -RC), les études sur les conflits en Guinée indiquent qu’ils ont des causes politiques, économiques et sociales. Les conflits politiques, particulièrement sont liés aux élections et sont les plus prégnants. Les élections divisent parce que, au lieu d’être un outil citoyen de choix des dirigeants par le vote, elles sont dévoyées et dénaturées en occasion de confrontation et de violence pour accéder ou conserver le pouvoir.
Le doute, la suspicion, la méfiance, l’absence de confiance au sein de la classe politique engendrent des difficultés majeures entre politiques. Mais il faut se battre pour que demeure, à ces niveaux, l’adversité, base de compétition et non la haine, source de conflit. Ce sont ces difficultés qui nécessitent, pour règlement, un dialogue entre formations politiques d’une part et entre elles et le pouvoir en place.
Dans le souci de la préservation de la paix, de la promotion et de la protection des droits de l’homme et de la culture du civisme, le Ministère de la Citoyenneté et de l’unité Nationale (MCUN) en 2019-2020, a produit, validé par le gouvernement les documents à usage, de précieux outils pour faire face à ces récurrentes préoccupations :
1- La Lettre Nationale de Promotion et de Protection des Droits de l’homme (LNPPDH);
2-La Stratégie nationale de prévention des conflits et de renforcement de la Citoyenneté (SNPC-RC).
Faute d’accords et de résultats inclusifs, exhaustifs entre le pouvoir, la classe politique et la société civile, il est fait recours aux respects religieux du pays. Au vu du rôle et de la place des religieux, concomitamment sages dans notre société fondée sur l’éducation et la formation, leur impérieuse, infaillible réussite dans ce dialogue implique tout le monde et au premier degré le pouvoir en place. Ensuite les forces vives qui les ont sollicités et acceptés pour cette facilitation.
Le succès de cette méditation est essentiellement lié au respect et à la considération dû aux religieux mais démontre et prouve que les Guinéens peuvent discuter et s’accorder sur l’essentiel. Ultime recours, les religieux doivent poursuivre et conclure pour le bien de notre cher pays, avec succès, ce processus de dialogue. Pour ce faire, en les félicitant pour ce qui est obtenu, il faut les soutenir pour le reste car à date, ils disposent clairement de la confiance et sont outillés et qualifiés pour en sortir.
Ayant certainement évalué les chances de réussite et les risques d’échec avant d’accepter cette méditation, les religieux dans leur être et toge de sacralisation, de sagesse ont plus à gagner à conclure de façon probante cette facilitation voire mettre fin à ce « chacun son dialogue » que de s’arrêter à ce mi-parcours. Mieux, à « une transition qui a une opposition ». Ils doivent aider le Conseil National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) à n’avoir pas d’opposition mais plutôt des partisans et soutiens mobilisés pour le retour à l’ordre constitutionnel
En contribuant ainsi à conduire une transition apaisée avec un retour réussi à l’ordre constitutionnel, les religieux par leur sagesse entretiendront la flamme de la paix et consolideront l’unité de notre chère nation.
Mamadou Taran DIALLO
Ancien Ministre, Président d’Honneur de l’Association Guinéenne pour la Transparence (AGT) et de la coalition Publiez Ce Que Vous Payez Guinée (PCQVP G), Médaille d’Honneur du Travail de la République de Guinée.