A l’instar de leurs coreligionnaires du monde entier, les fidèles musulmans de Guinée ont célébré le samedi 9 juillet 2022,  l’Aïd El Kébir ou la fête de Tabaski dans un contexte économique plutôt difficile.

Il faut dire que depuis quelque temps, les activités économiques sont au ralenti à cause du climat d’incertitude lié à cette période de transition.

Les investissements dans divers secteurs de la vie nationale se font rares. Ce qui n’est pas sans conséquence sur les conditions de vie des populations. La célébration de la  Tabaski aura été une occasion de s’en rendre compte. Nombreux sont les ménages de la capitale et de l’intérieur qui ont éprouvé toutes les peines du monde à faire face à toutes les dépenses liées à la célébration de cette grande fête musulmane.

Les pères et les mères de famille sont obligés d’acheter le mouton à immoler pour perpétuer le sacrifice d’Abraham (PSL), les habits et chaussures de fête, le manger. Sans oublier les déplacements pour les salutations d’usage. Il y en a qui ont fait le déplacement dans leurs villes ou villages d’origine pour célébrer la fête.

A Conakry, c’est le Grand imam de Conakry, El Hadj Mamadou Saliou Camara, qui a dirigé la prière au Palais Mohammed V où le président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya, entouré de ses enfants et de ses proches collaborateurs, s’est acquitté de son devoir religieux.

Le Premier ministre Mohamed Béavogui, en compagnie de certains membres de son gouvernement, a prié à la mosquée Fayçal dont les travaux de rénovation ne sont pas encore terminés.

La plupart des imams, dans leur sermon, ont  insisté sur la nécessité de prôner la paix et l’unité nationale, sans lesquelles aucun développement économique n’est possible. L’imam Mamadou Saliou Camara a mis l’occasion à profit pour rappeler que malgré l’immense richesse du sol et du sous-sol de leur pays, les Guinéens continuent de vivre dans la pauvreté,  après 63 ans d’indépendance.

Les autorités de la transition, les religieux, les sages des quatre régions naturelles et les acteurs sociopolitiques de tous bords se doivent de continuer, à travers leurs actes et dans leurs propos, de prôner la paix et l’unité nationale. Et espérons vivement qu’au terme de cette transition, que tout le monde souhaite apaisée et consensuelle, la situation de la Guinée et des Guinéens va positivement changer.

Tout devrait être mis en œuvre pour éviter des manifestations de rue, avec tous les risques que cela comporte.

Malgré les difficultés énumérées plus haut, la fête de Tabaski a été célébrée dans la joie et la piété aux quatre coins du pays.

Ousmane Bony