Dans le cadre du suivi-évaluation des projets présidentiels, une mission conjointe composée du Bureau de Suivi des Projets Prioritaires (BSPP) de la Présidence de la République, du Bureau de Stratégie et de Développement du Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, ainsi que de la Direction Nationale des Infrastructures Judiciaires et Pénitentiaires (DNIJP), s’est rendue ce jeudi 24 juillet 2025 sur le site de construction de la prison moderne de Yorokoguiyah, située dans la préfecture de Dubréka.
Ce complexe pénitentiaire, prévu pour accueillir jusqu’à 3 000 détenus, s’inscrit dans le pilier « Infrastructures » du programme présidentiel Simandou 2040. L’objectif de cette mission de terrain était double : évaluer l’état d’avancement des travaux et identifier les obstacles susceptibles de ralentir l’exécution du projet.
Abdourahamane Fofana, responsable des opérations du BSPP, s’est dit globalement satisfait de l’évolution des travaux
« Nous avons visité l’ensemble des quatre blocs en construction et nous sommes satisfaits de l’avancement. Ces infrastructures vont soulager la pression dans les prisons existantes et améliorer les conditions de détention. Même s’il y a des défis, ils sont surmontables (…) Nous sommes un bureau d’appui qui fait le suivi des projets prioritaires du Président de la République, qui a bien voulu en tout cas dans la mise en œuvre du programme Simandou 2040, dans son plier 3 infrastructures, doté du Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, d’une prison moderne qui va permettre en tout cas d’élargir la capacité de détention en Guinée. »
De son côté, Souleymane Kadiatou Camara, Directeur National des Infrastructures Judiciaires et Pénitentiaires, a souligné les efforts déjà réalisés sur plusieurs composantes du projet :
« Les travaux avancent bien. Les quatre blocs sont en phase de préparation des dalles, deux centres de formation sont au même niveau, et les dalles de franchissement pour les riverains sont déjà coulées. Sur les travaux de la clôture, c’est aussi à un niveau très avancé. C’est une grande satisfaction. Ce sont de bons rapports qui existent entre nous. L’entreprise est en avance par rapport à un taux de décaissement qui constitue un défi. Mais avec la visite conjointe du BSPP, les défis sont déjà repérés et nous allons nous mettre à l’œuvre pour lever ces défis. »
Cependant, des défis subsistent, notamment sur le plan financier. M. Keita, directeur technique de l’entreprise en charge du chantier, a mis en lumière cette contrainte
« Le projet avance à pas de géant. Nous avons achevé les fondations principales, mais il nous faut un appui financier plus régulier pour accélérer les travaux. Nous travaillons même sous la pluie pour respecter les délais, et nous pensons pouvoir livrer dans 7 à 8 mois si toutes les conditions sont réunies (…) Si bien sûr, toutes les conditions sont à notre disposition. Surtout sur le plan financier. Le taux d’avancement du chantier actuellement, on est à 15%. On est là tous les jours du lundi au samedi et parfois même il y a des équipes qui sont programmées pour le dimanche. Donc le chantier travaille 24 heures sur 24 et même avec la pluie, nous arrivons toujours à travailler. Le chantier ne freine pas. »
Le chantier de la prison moderne de Yorokoguiyah progresse à un rythme jugé satisfaisant par les autorités et les techniciens, malgré les défis liés au financement. Ce projet d’envergure marque une étape importante dans l’amélioration des infrastructures pénitentiaires en Guinée. À condition que les moyens nécessaires soient mobilisés rapidement, la livraison pourrait être effective d’ici début 2026, répondant ainsi à une urgence humanitaire et structurelle. Au-delà du chantier de la prison moderne de Yorokoguiyah, la mission conjointe a également effectué une visite d’inspection au Palais de justice de Dubréka, actuellement en construction. Cette infrastructure judiciaire, elle aussi inscrite dans les priorités présidentielles, représente un levier essentiel pour rapprocher la justice des citoyens et renforcer l’efficacité du système judiciaire local. La délégation s’est ensuite rendue à la prison civile de Dubréka, où une partie de la clôture s’est récemment effondrée à la suite de fortes pluies. Cette situation préoccupante a retenu l’attention des autorités, qui se sont engagées à prendre des mesures urgentes pour sécuriser les lieux et garantir la sécurité des détenus, du personnel pénitentiaire et des riverains.
Ces différentes visites traduisent la volonté des autorités guinéennes de suivre de près les projets en cours, de corriger les faiblesses identifiées sur le terrain et d’accélérer la mise en œuvre des infrastructures judiciaires et pénitentiaires dans une logique de réforme durable et inclusive.