Quelques heures avant le lancement de leur formation, les élèves greffiers admis suite à un concours ont eu un entretien avec Alphonse Charles Wright ce vendredi 21 juillet 2023, au centre de formation judiciaire sis à la cour d’appel de Conakry. A cette occasion, le ministre de la justice a dit ses vérités crues aux futurs greffiers qui ont préféré s’orienter vers cette profession, a constaté Leperroquetguinee.com à travers une de ses reporters.
Face à leurs engagements de postuler à ce concours, le Garde des Sceaux a estimé que chacun d’entre eux pouvait attendre le recrutement des fonctionnaires pour être dans un autre département, « pas parce que vous avez fait le droit que vous allez exercer la carrière judiciaire, mais vous avez fait un choix. Et faire un choix suppose que vous avez mûri de vous orienter dans la carrière judiciaire. Ce choix implique assez de responsabilité, au-delà de ce que vous voyez à la télévision, dans les films, qui ne sont que de la fiction, c’est un monde réel, un monde vous impose un certain nombre d’obligations face à desquelles vous n’avez pas d’autres choix que de souscrire une façon de vivre, en sachant que vous êtes sur un chemin irréversible. C’est ce qui va commencer aujourd’hui », a prévenu Alphonse Charles Wright.
Et de poursuivre, « tout de suite dans la salle, vous allez porter vos robes dont vous ne connaissez même pas la signification. Après avoir vous appelé, vous allez venir devant le premier président de la Cour d’Appel dans sa composition collégiale, où on vous va recevoir le ministère public dans ses réquisitions, où on vous demandera de lever la main droite et de prêter serment. Cependant, ça ne veut pas dire que vous êtes greffiers. Ça veut dire tout simplement que vous rentrez à l’école en tant qu’élèves greffiers. Et donc, vous serez parfois emmener dans le cadre de votre formation d’abord du volet théorique, d’être en contact des dossiers vivants, des dossiers dans lesquels vous avez le noms des personnes, vous avez tout ce qu’il y a comme secrets qui trouvent contenus dans ces dossiers là. Ce qui voudrait donc dire que désormais, il ne vous reviendra plus de faire n’importe quoi sur les réseaux », exprime le garde des seaux.
Tout ce que les magistrats font au quotidien, cela ne peut être authentifié que si le greffier pose sa signature, a rappelé le ministre de la justice. Il souligne que c’est un groupe de pouvoir qu’ils ont.
« Vous devez donc être de ce sacerdoce que vous portez. C’est pourquoi quand vous prêtez serment, il vous interdit de porter les propos allant dans le cadre politique, d’être en dehors du savoir vivre et du savoir faire. En tout lieu et en toute circonstance, vous devriez montrer dignes élèves greffiers. Ça veut dire que si vous serez frappés par l’indignité, vous perdrez votre statut d’élèves greffiers. Il faut que cela soit clair. Vous rentrerez tous aujourd’hui, mais vous ne sortirez pas tous. Ceux qui se comporteront conformément à leur sermons mériteront de porter haut ces robes là. J’ai pris toutes les dispositions financières en battant contre vents et marées pour vous offrir ce cadre de travail. Je ne le fait pas pour vous, mais pour notre pays et pour sa prospérité. Et si toutes ces conditions sont créées à travers la volonté du Président de la République, le gouvernement, c’est pour vous dire qu’il y a une rupture. Mais si vous ne vous inscrivez pas dans cette logique, votre admission n’est pas un droit acquis, écrivez ça très bien. Ça entraine des obligations dont la violation entraîne facto la perte de votre statut d’élèves greffiers. Celui qui ne peut pas, c’est le bon moment. Vous devrez apprendre desormais à vivre dans la discrétion », a-t-il fait savoir.
À partir du moment où ces élèves greffiers prêteront serment, ils ne doivent plus être dans d’autres activités, mentionne le ministre Charles.
« Celui qui sera pris dans ça, tu ne pourras continuer l’aventure avec. Je ne tolérais personne dans ce sens. Tous les jours je serais au centre ici. Je veux qu’à la sortie d’ici, qu’on disent que vous aviez bénéficier d’une formation de qualité, parce que le statut que je prévois, c’est qu’après ici, vous devrez être reversés à la magistrature. C’est contraignant mais il faut de la qualité », a-t-il conseillé.
Ousmane Bony