L’examen d’aptitude aux fonctions de notaire a été repris ce lundi 31 juillet 2023 dans la phase écrite au centre de formation judiciaire ce, après l’annulation par le ministre de la justice des premières épreuves qui avaient été lancées le 24 juillet pour plusieurs dysfonctionnements liés à l’organisation dudit concours.
Alphonse Charles Wright a tenu à préciser lors de ce nouveau lancement des premières épreuves que les dysfonctionnements qui avaient été constatés n’avaient rien à avoir avec des cas de fraudes dont faisaient allusion plusieurs personnes. Ils sont liés a-t-il soutenu par la non-participation des membres du jury dans l’élaboration des sujets pour les six (6) candidats à ce concours.
C‘est en présence du Directeur du centre de formation judiciaire, du chef de cabinet du département de la justice, du premier président de la Cour d’Appel de Conakry (membre du jury) que ces premières épreuves ont été lancées
« Je voulais tout simplement rassurer l’opinion nationale par rapport aux raisons de la reprise des évaluations de l’examen en ce qui concerne les épreuves écrites. Comme vous le savez, cela fait presque que trois ou cinq jours, il y a une polémique qui ne cesse de simplifier autour de l’organisation de cet examen. Ce qu’il dire et préciser, contrairement à ce que les gens racontent pour dire qu’il y a une volonté manifeste d’organiser de la fraude pour permettre à ces jeunes aspirants à concourir devant un membre du jury doit être revu » a tenu à préciser le garde des sceaux et d’aller plus loin dans ses explications
« Qu’est-ce qui a conduit à la reprise de ces épreuves écrites ? Comme vous le savez, nous avons mis en place les membres du jury qui ont pour mission entre autres de choisir les sujets. Ces sujets choisis en toute transparence devraient être soumis à l’examen des différents candidats. Mais ce qui a été relevé, c’est que les sujets des épreuves écrites n’avaient pas été choisis dans les règles de l’art. c’est-à-dire, les membres du jury n’étaient pas là à l’unanimité pour décider quel doit être le sujet à soumettre aux différents candidats. Cette vice de procédure nous a permis et cela a été confortée par le procès-verbal de la réunion qu’ils ont eu à tenir à pouvoir demander à ce que ces épreuves soient reprises. J’ai entendu les gens dire, et c’est le lieu de rectifier les tirs. Lorsqu’on me dit qu’il y a eu des fuites, j’ai même entendu les gens dire que Monsieur le ministre de la justice est toujours enclin à faire injonction de poursuites judiciaires quand il entend des fraudes dans les différents examens et concours nationaux. Je dis tout simplement à ces gens que je ne céderai pas à ces paroles sensationnelles. Je me dis que la raison qui nous a poussé à reprendre ça, on a pris aucun candidat dans la salle pour dire que ce candidat est porteur d’un sujet de ceci ou de cela, la raison est non ! pour pouvoir attester la fraude. Quand on me dit qu’il y a similitude de copies, nous sommes en matière de droit, lorsque vous dites à des juristes de définir un terme juridique, rassurez-vous que 90% des réponses seront pratiquement les mêmes. Nous ne sommes ni en philosophie, ni en économie. Les termes juridiques ont leur sens de droit. Donc, lorsque les candidats apportent presque la même réponse autour d’un terme juridique, si cela est consécutif de l’idée de fraude, qu’on m’apporte la preuve matérielle qu’il y a eu fuite. » Fait-il remarquer
Alphonse Charles Wright invite donc les uns et les autres à se départir des considérations subjectives afin de permettre à des candidats qui répondent aux critères exigés pour ce concours.
« La magistrature a été garnie par le recrutement de 100 magistrats et 100 greffières. Aujourd’hui, il n’y a pas de raison que d’autres corporations ferment la porte aux jeunes qui veulent postuler surtout que quand ils répondent aux conditions qu’il faut pour qu’ils puissent postuler. Donc, il n’y a pas de débats possibles, je ne peux pas attester qu’il y a eu fraude au cours de ces examens, je ne peux pas attester qu’il y a eu fuite. Mon problème est que du fait que les sujets n’ont pas été choisis par les membres du jury dans les formes requises suffit le seul motif pour moi de reprendre cet examen. Encore une fois de plus, il n’a pas péril en la demeure, tout ça, c’est dans notre souci de respecter les règles de transparence et d’égalité de chance pour tous les candidats à pouvoir vraiment postuler et à pouvoir compétir » a soutenu le ministre Wright
Pour sa part, le président de la Cour d’Appel de Conakry et membre du jury est allé dans le même sens que le garde des sceaux en ce qui concernent la non-participation de tous les membres du jury à l’élaboration des sujets. Abdoulaye Conté, la reprise des épreuves écrites est tout à fait logique dans ce sens
C’est ce matin-là que les sujets ont été élaborés, je pense que c’est la règle normale. C’est le jury qui compose le sujet et quel que soit la corporation (avocat, notaire) elle désigne toujours un jury. C’est ce jour-là qui décide du sort des épreuves et qui doit élaborer les sujets. Donc, comme cela n’a pas été le cas et cela avait été élaboré dans la chambre et pratiquement entre la secrétaire générale et le président, nous avons jugé utile de reprendre. Surtout que ces deux éléments-là font partie du jury. Cette fois-ci, c’est la composition du jury dans son entièreté qui a décidé du choix du sujet. C’est pourquoi nous avons décidé de lancer le sujet ce matin. » à préciser ce membre du jury
A noter que l’épreuve écrite qui a débuté ce lundi 31 juillet prendra fin demain 1er août pour laisser place orale qui entrera en lice le 04 août. Dans un communiqué rendu public la veille de cet examen, Alphonse Charles Wright avait prévenu que toute fraude à ce présent examen sera sanctionnée par l’élimination du candidat sans préjudice des poursuites judiciaires conformément à l’article 686 du Code pénal.
Le renifleur