La République de Guinée abrite depuis dans la matinée du vendredi, 9 Mai 2025, les travaux de la 3ème édition du Week-End Africain du Droit Minier et de l’Énergie considérée comme un véritable creuset pour l’industrie guinéenne.
Cet événement dont les conclusions sont attendues le 11 du mois-ci, constitue un tournant décisif dans la vie ded populations d’Afrique.
A ce rendez-vous capital, prennent part des figures clés du droit, des experts du secteur minier et énergétique, des investisseurs et des décideurs publics et privés venus de plus de 20 pays africains.
L’atelier est initié par l’Institut de Formation et d’Expertise Juridique (IFEJ), en partenariat avec le Barreau de Guinée et la Chambre des Mines de Guinée.
Il s’inscrit dans la continuité des succès des deux (02) éditions précédentes qui avaient mobilisé plus de cinq cent (500) participants.
Maître Momoya Sylla, président de l’IFEJ, a souhaité une chaleureuse bienvenue aux participants avant de signifier que leur présence témoigne un engagement fort pour le développement du secteur minier et énergétique africain qui se veut plus dynamique, plus juste et plus durable.
Selon lui, le WADME est un « Véritable espace commun de réflexions, d’échanges et de propositions concrètes autour des défis juridiques, économiques et environnementaux liés surtout, à l’exploitation des ressources naturelles de notre continent ». La mission est claire : approfondir la connaissance des réglementations, promouvoir les meilleures pratiques de gouvernance et créer des synergies pour une exploitation plus responsable et bénéfique. Le programme de cette année met l’accent sur des thématiques cruciales telles que les minerais stratégiques, avec un focus sur le programme Simandou 2040, les réformes juridiques (notamment un potentiel Acte uniforme OHADA pour le droit minier), l’équilibre contractuel entre États et investisseurs, et la transition énergétique. »
Le Bâtonnier de l’ordre des avocats de Guinée, Maître Mamadou Souaré Diop, après avoir demandé à l’assistance d’observer une minute de silence à la mémoire de Me Céline Pegasus du Barreau de Lubumbashi avant d’insister sur la dimension fondamentale du droit minier et énergétique, qui cristallise « des enjeux majeurs qui touchent à la souveraineté, à l’environnement, aux droits des générations futures, à la justice sociale et au développement durable ». Il a décrit l’événement comme une occasion unique de dialogue interprofessionnel visant à confronter les idées et à formuler des propositions pour une meilleure gouvernance juridique. Évoquant la Guinée comme emblématique des paradoxes africains (richesse géologique face aux défis juridiques, fiscaux, environnementaux et sociaux), il a lancé un « appel à l’action » et « un appel au droit », qu’il considère comme le levier essentiel de régulation et de pacification. Maître Diop a posé des questions fondamentales sur le service rendu par le droit minier africain, la place des juridictions locales et la capacité des avocats africains face aux multinationales, plaidant pour une intégration et une coopération juridique panafricaine. La présence de délégations de nombreux barreaux africains et du Directeur général de l’ERSUMA a été particulièrement saluée, conférant à l’événement sa pleine dimension panafricaine.
Maître Amidou Dramé, avocat et vice-président du comité d’organisation, a qualifié cette édition de « confirmation, du questionnement et de l’espoir ».
Il a détaillé la structure du programme avec 10 panels couvrant des sujets variés, allant des minéraux critiques aux contrats complexes (amodiation, JV), en passant par le contenu local, la digitalisation des infrastructures nationales et les mécanismes de règlement des conflits. Ces thématiques seront abordées par des personnalités dont l’expertise « dépasse les frontières ».
Représentant le Ministre des Mines, le Secrétaire Général Aboubacar Condé a exprimé la fierté de la Guinée d’accueillir l’événement pour la troisième année, affirmant la volonté du pays de se positionner comme un « hub incontournable de réflexion et d’expertise ». Il a souligné l’engagement de la Guinée dans des réformes ambitieuses depuis septembre 2021, visant à valoriser les richesses naturelles « au profit de nos populations ». La transformation locale des ressources, notamment de la bauxite en alumine, est une priorité nationale. M. Condé a insisté sur le rôle crucial des juristes dans les négociations d’accords équilibrés et a réitéré la vision de faire de l’exploitation minière un « catalyseur de développement » pour les secteurs socio-économiques, citant en exemple la mutualisation des infrastructures du Simandou et l’allocation d’une partie des revenus à l’éducation, une vision portée par le Président Mamadi Doumbouya. Il a conclu en affirmant que le WADME est bien plus qu’un forum : c’est un « laboratoire d’idées et un creuset de propositions de solutions ».
Jusqu’au 11 mai, le Week-End Africain du Droit Minier et de l’Énergie à Conakry constitue une plateforme d’échanges et de travail essentielle pour aborder les enjeux complexes du secteur extractif en Afrique. En réunissant experts, juristes et décideurs de tout le continent, cette troisième édition cherche à forger des cadres juridiques et des pratiques de gouvernance plus robustes, équitables et alignées sur les aspirations au développement durable et à la souveraineté des États africains.
Les réflexions et les propositions qui émaneront de ces journées de débats sont attendues pour éclairer le chemin vers une exploitation des ressources naturelles véritablement bénéfique pour les peuples africains.