Un drame atroce s’est produit récemment dans le village de Younoussayah, relevant de la commune rurale de Lisso, dans la préfecture de Boffa. Un cultivateur, pris de colère après un différend foncier, aurait volontairement mis le feu à une case où se trouvaient deux enfants en bas âge, entraînant la mort tragique d’un bébé de six mois, calciné dans les flammes.

L’incident, dont la vidéo a largement circulé sur les réseaux sociaux dès dimanche, suscite indignation et consternation. Selon les témoignages recueillis par notre rédaction, l’auteur présumé de l’acte, identifié comme M. Condé, serait originaire de Dinguiraye et résidait dans la localité.

Joint par téléphone ce samedi 3 août, le jeune frère du père de la victime, connu sous le nom de Trézégué, a relaté les circonstances du drame : « Oui, c’est vrai, l’acte s’est passé ici à Younoussayah. L’enfant décédé est le fils de mon frère, même père, même mère. Il y a quelque temps, les bœufs de mon frère ont détruit une partie du champ de M. Condé. Ce dernier, furieux, s’est rendu dans le champ de mon frère alors que ce dernier n’était pas présent. Il a alors saisi la mère de l’enfant, qui venait d’accoucher, pour la séquestrer une journée entière dans son propre champ. La femme est restée agenouillée dans la brousse avec son bébé sur le dos. C’est un passant qui a vu la scène et a intervenu pour qu’elle soit libérée. »

Deux jours plus tard, le différend a pris une tournure tragique : « Quand les bœufs sont encore allés dans son champ, il n’a averti personne. Il est venu directement et a mis le feu à la case de mon frère. À l’intérieur, il y avait l’enfant de six mois et son frère de cinq ans, élève en troisième année. Le grand frère est parvenu à sortir, mais il a laissé le bébé à l’intérieur. L’enfant a été complètement calciné. C’est moi qui suis allé le sortir des flammes, mais il était déjà trop tard. L’auteur du feu avait déjà fui », a-t-il témoigné.

Informées des faits, les autorités locales ont été saisies. D’après notre interlocuteur : « Les gendarmes sont venus l’arrêter. Il est actuellement en détention à la justice de Boffa. »

Contacté par notre rédaction, le président de la délégation spéciale de la commune rurale de Lisson’a pas voulu commenter l’affaire et a fermement exprimé son souhait de voir cette situation non médiatisée : « Non, c’est vrai, l’acte s’est bien passé ici et l’enfant est le fils de mon frère. Mais cette affaire est déjà classée. On ne veut pas qu’elle circule sur les réseaux sociaux », a-t-il laissé entendre.

 

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