Le 18 décembre 2024, Conakry sera le théâtre d’un événement crucial pour la Chambre Nationale des Huissiers de Justice de Guinée. Ce jour-là, le congrès électif du bureau exécutif se tiendra, marquant une étape décisive pour l’avenir de cette profession essentielle. Trois candidats sont en lice pour briguer la présidence, mais parmi eux se distingue une personnalité unique : Maître Mohammed Hussein Zohra, première femme huissier de justice en Guinée et figure emblématique de la corporation.

Lors d’un entretien exclusif accordé à  leperroquetguinee.com ce mercredi 27 novembre 2024, Maître Zohra a exposé sa vision pour une réforme profonde et une réunification de la profession, insistant sur l’urgence d’agir pour surmonter les divisions internes et rétablir les acquis perdus.

« Le poste de présidence ne m’intéressait pas initialement, car je me suis toujours battue pour l’intérêt général », a confié Maître Zohra. Cependant, face à une corporation affaiblie par des divisions internes et des querelles intestines, elle s’est sentie investie d’une mission : celle de rassembler les huissiers autour d’une vision commune et solidaire.

Avec des mots empreints d’émotion et de détermination, elle a lancé un appel vibrant « Aujourd’hui, je lance un cri de cœur à mes confrères, consœurs et enfants : soyons solidaires, formons un groupe fort. Laissons nos différends de côté pour relever ensemble les nombreux défis auxquels nous faisons face.

La candidate a également exposé deux priorités majeures pour son éventuel mandat. La première est la lutte pour la suppression des réquisitions administratives, ou, à défaut, leur simplification, afin de garantir l’exécution effective des décisions de justice.

« Les conditions actuelles d’obtention des réquisitions freinent notre travail et fragilisent l’autorité de la justice. Il est impératif que nous retrouvions notre pleine capacité d’action », a-t-elle martelé.

La deuxième priorité concerne le retour à la compétence nationale, autrefois acquise mais aujourd’hui perdue.
« Revenir à une compétence nationale est essentiel pour redonner à notre profession toute sa légitimité et son efficacité », a-t-elle insisté.

Maître Zohra se décrit comme une mère rassemblant ses enfants, une image qui reflète sa volonté d’unir et de pacifier. Elle entend instaurer un climat de dialogue sincère au sein de la corporation.

« Mon tout premier acte sera de réunir tout le monde, de se parler franchement, sans langue de bois, pour identifier et résoudre nos vrais problèmes. »

Cette approche rassembleuse et pragmatique suscite déjà un écho favorable parmi ses confrères, qui saluent son expérience, sa vision claire et son engagement pour le bien commun.

Le congrès électif du 18 décembre représente bien plus qu’une simple élection. C’est une opportunité historique pour les huissiers de justice de Guinée de se réinventer et de retrouver leur unité. Avec une candidate comme Maître Mohammed Hussein Zohra, animée par une volonté inébranlable de changement et un profond sens de l’intérêt général, l’espoir d’un avenir meilleur semble à portée de main. Le défi est immense, mais l’énergie et la détermination de cette pionnière de la profession pourraient bien être les clés d’un renouveau attendu.