Ce vendredi 29 novembre 2024, la Cour d’Appel de Conakry a été le théâtre d’une séance d’échanges et de partage sur la violence basée sur le genre, organisée par le Service Genre et Équité du Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, en partenariat avec “Terre des Hommes” et d’autres organisations de défense des droits des femmes. Cet événement s’inscrit dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles, une campagne annuelle placée cette année sous le thème : “Riposter et se reconstruire après les violences.”
Présidée par Irène Marie Hadjimalis, Secrétaire Générale du Ministère de la Justice, assistée du chef de cabinet Me Billy 1 Keïta et de plusieurs conseillers, la cérémonie a mis en lumière l’urgence de renforcer la lutte contre ce fléau social. À cette occasion, un vibrant hommage a été rendu à la mémoire de Safiatou Bah, une jeune victime de violence, rappelant la gravité des enjeux.
Mama Adama Keïta, Cheffe du Service Genre et Équité, a présenté des données inquiétantes concernant les violences basées sur le genre en Guinée pour l’année
<< 2023-2024 : 343 cas de viols, 71 cas de mutilations génitales féminines, 69 mariages d’enfants, 324 violences conjugales, 30 violences économiques, 38 harcèlements, 163 maltraitances et 62 violences psychologiques. Ces chiffres ne sont pas de simples statistiques, mais des vies brisées, des rêves anéantis et des parcours de résilience. “Une femme sur trois dans le monde subit des violences au cours de sa vie”, a rappelé Mama Adama Keïta, insistant sur l’importance de créer un environnement sécurisé et égalitaire pour tous.
Karima Devautour, Cheffe du projet REDIR-VBG, a souligné les progrès réalisés grâce à l’engagement de l’État et des partenaires internationaux, notamment à travers la révision de textes juridiques tels que le code pénal et le code civil. Elle a toutefois appelé à une synergie accrue entre les autorités, la société civile et les communautés pour éradiquer les violences basées sur le genre.
Irène Marie Hadjimalis a quant à elle mis en lumière le rôle crucial des États dans cette lutte, en insistant sur l’importance << De plus en plus de cas de violences domestiques d’harcèlement ou d’agression sexuelles, de mariage précoce et forcé, d’exploitation sexuelle, de crimes et de mutilations génitales féminines sont signalés et répertoriés par les services spécialisés. Cela doit nous interpeler afin de s’engager un peu dans cette lutte pour l’avènement d’un monde ou les hommes et les femmes pourront des droits égaux et des libertés égales. L’institutionnalisation des jours d’activisme contre les violences faites aux femmes/filles constitue justement une des formes de cet engagement. Ces 16 jours d’activisme que nous lançons aujourd’hui doivent nous permettre de mettre chaque acteur devant ses responsabilités face à ce fléau >> a-t-elle déclaré.
de considérer les violences faites aux femmes et aux filles comme une priorité des politiques publiques.
Dans le cadre des 16 jours d’activisme, d’autres activités sont prévues : une visite aux femmes en conflit avec la loi à la maison centrale de Conakry le 2 décembre, ainsi que des discussions et sensibilisations le 6 décembre. Ces initiatives visent à sensibiliser, éduquer et inciter à l’action collective.
Face à l’ampleur des violences basées sur le genre, il est impératif que chaque citoyen, chaque acteur de la société, prenne position. Ce combat pour la dignité et les droits des femmes nécessite une mobilisation sans précédent, où l’État, les ONG et les communautés jouent un rôle de premier plan. Comme l’a souligné Mama Adama Keïta, “ensemble, faisons de notre monde un endroit où la dignité, le respect et la sécurité sont des droits fondamentaux pour tous