Le silence est, dans son sens originel, l’état de la personne qui s’abstient de parler.

Ici, le silence n’est ni un recul, ni une variation ni un manque d’ouverture ou une « condition ». Dans cette mission et par rapport au contexte national et international qui l’encadre, le silence, la discrétion et la neutralité deviennent un devoir, c’est-à-dire une obligation morale et professionnelle.

C’est un engagement actif, une discipline consentie. On passe de l’idée que le silence est bénéfique à l’idée qu’il est indispensable de se taire et de se concentrer sur la mission en toute indépendance, en se basant sur les lois en la matière.

Le sens de la responsabilité morale est le fondement qui donne tout son sens et sa légitimité à notre mission, ainsi qu’au devoir de silence que cela recommande.

Sans la responsabilité morale, le silence pourrait n’être que de la complaisance ou de l’omerta.

Le sens de la responsabilité implique une pleine conscience des conséquences de ses actes et de ses paroles.

La dimension morale signifie que cette responsabilité est assumée au nom d’une conception du Bien, du service de l’intérêt général ou du respect de la promesse faite à la communauté nationale et internationale à une institution sacrée qu’est la cour Suprême.

Le silence actif et spirituel est le stade ultime du devoir de silence: la colonne du silence.

Ce n’est plus le silence d’un individu ou d’une institution pour une mission, mais un silence qui devient principe cosmique, spirituel et éthique:la colonne du silence. Ce silence permet une auto gestion intérieure et une plus grande liberté extérieure. Une lecture apaisée de son environnement qui permet d’agir avec sagesse, intégrité morale et une objectivité intellectuelle totale.

 

Dr Sékou Koureissy Condé