Plusieurs magistrats, officiers de Police Judiciaire et auxiliaires de justice sont en conclave du 13 au 17 mars 2023, à Conakry, pour une formation des acteurs de la chaîne pénale guinéenne, sur les techniques d’enquêtes financières, le blanchiment du produit du crime en lien avec la traite des personnes.
L’objectif de cette formation, vise à fournir aux praticiens des services d’enquête et de poursuite, des outils et connaissances leur permettant d’identifier l’infraction de blanchiment de produits en lien avec la traite, d’analyser les informations, d’identifier les avoirs criminels et de mener des investigations financières, lesquelles permettent dans de nombreux dossiers, de révéler des trafics d’envergure, y compris de traite.
Il s’agit là d’un projet financé par l’Union Européenne et le Gouvernement Allemand. Il est mis en œuvre dans les 15 Etats de la CEDEAO, ainsi que la Mauritanie.
Pour le centre International pour le Développement et Politique Migratoire, c’est pour répondre aux besoins spécifiques de renforcement des capacités des institutions, que cette formation a été initiée.
‘’Nous avons mis en place un instrument d’assistance technique intitulé DDF. L’objectif, c’est de répondre aux besoins en renforcement de capacité, au développement de politique en lien avec la traite des personnes. Nous mettons en œuvre ce projet suite à une requête qui a été soumise par le Comité National de lutte contre la traite des personnes en Guinée. Cette formation est également le résultat d’une collaboration entre OCWAR-T et OCWAR-M qui est un projet de lutte contre le crime organisé et plus particulier le blanchiment des produits et crimes », dira Lamine Daffé, chef de projet au bureau régional du centre international pour le développement des politiques migratoires.
La rencontre étant importante, l’ambassadeur de d’Allemagne en Guinée, a soutenu qu’une formation comme celle-ci ne pouvait être réalisée sans que la Guinée ne soit membre de la Communauté Économique des Etat de l’Afrique de l’Ouest.
‘’Quand je pense à la traite en Guinée, la première des choses qui m’est passée par la tête, c’est les fameuses ventes à Boké pendant la traite négrière, où, il y avait des esclaves qui se faisaient emportés dans les bateaux pour être vendus quelque part dans le monde’’, se souvient Ulrich Meier Tesh.
Présidant cette cérémonie d’ouverture, le Garde des sceaux, ministre de la justice et
des Droits de l’Homme, a indiqué que cette formation est d’autant capitale que la lutte contre la traite des personnes, qui est plus que d’actualité en Guinée.
‘’Nous, au département de la justice, nous avons mis une cellule qui s’occupe de la survie de ces choses. C’est ce qui fait aujourd’hui, que ces magistrats étant outillés, ont désormais la matière grise à partir de laquelle, les décisions sont prises désormais. Il faut remercier les participants et les formateurs pour leur présence à cet atelier de formation. Mes propos vont aller d’abord à l’endroit des hauts magistrats et les officiers de police judiciaire, aucun pays ne peut lutter contre la traite des personnes qui est un crime organisé, sans mettre en apport et en évidence, le renforcement des capacités des acteurs qui sont en amont de cette lutte que sont en premier lieu, vous les officiers de police judiciaire. C’est l’occasion de partager avec ces experts, tout ce que vous avez comme point d’affaiblissement, pour améliorer les acquis que vous avez’’, a recommandé Alphonse Charles Wright.
Par ailleurs, le ministre de la Justice et des Droits de l’homme a exhorté les participants, à profiter de cet atelier de formation, pour mieux échanger avec les experts, sur les points forts et faibles qu’ils ont, dans le but de parfaire les techniques dans cette lutte.