Des milliers de Sud-Coréens ont envahi les rues de la capitale ce samedi, exprimant leur colère et leur inquiétude après la destitution de l’ancien président Yoon Suk Yeol. La décision, survenue la veille, a provoqué une onde de choc dans tout le pays et ravivé les tensions politiques dans un climat déjà fragile.
La Cour constitutionnelle a confirmé vendredi la destitution de Yoon Suk Yeol, accusé d’avoir tenté d’imposer la loi martiale début décembre à la suite de vives contestations populaires et d’un contexte politique tendu. Ce geste controversé, largement perçu comme une tentative de renforcer son pouvoir exécutif de manière autoritaire, a été jugé anticonstitutionnel par les plus hautes instances judiciaires du pays.
Ce samedi, les rues de Séoul se sont remplies de manifestants de tout âge, brandissant des drapeaux, des pancartes et scandant des slogans appelant à la justice, à la démocratie et au respect des droits fondamentaux. Plusieurs rassemblements se sont déroulés dans le calme, bien que certains incidents aient été signalés en fin de journée entre les forces de l’ordre et des groupes plus radicaux.
« Ce n’est pas seulement une question de politique, c’est une question de principe. La Corée du Sud ne peut pas permettre qu’un dirigeant tente de militariser le pays pour asseoir son pouvoir », a déclaré Lee Ji-Hyun, une étudiante présente à la manifestation.
Yoon Suk Yeol, ancien procureur général devenu président en 2022, avait suscité à la fois espoir et controverse. Son mandat a été marqué par une politique ferme vis-à-vis du Nord, une volonté affichée de réformes judiciaires, mais aussi des tensions croissantes avec l’opposition et une baisse notable de sa popularité.
Le Parlement avait voté en faveur de sa destitution à une large majorité le mois dernier, suite à la révélation de documents internes et de témoignages d’officiers militaires montrant que l’ancien président avait préparé un décret d’état d’urgence sans consultation préalable du gouvernement ou de l’Assemblée nationale.
Alors que le pays entre dans une période d’incertitude, un président par intérim a été nommé en attendant de nouvelles élections prévues dans les prochains mois. La société civile, quant à elle, semble plus déterminée que jamais à faire entendre sa voix.
Les observateurs internationaux appellent au calme et au respect du processus démocratique. La Corée du Sud, souvent citée comme un modèle de transition démocratique en Asie, fait face à un test crucial de sa résilience institutionnelle