Alors que l’escalade commerciale entre les États-Unis et la Chine suscite des remous sur les marchés internationaux, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France et membre influent du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), s’est exprimé ce mardi via FinancialJuice, afin de calmer les inquiétudes croissantes.

« Le choc ne sera pas négligeable, mais ce ne sera pas une récession », a-t-il déclaré, évoquant l’impact de la guerre commerciale sur l’économie de la zone euro. Selon lui, la croissance de la région pourrait perdre jusqu’à 0,25 point de pourcentage en 2025, un ralentissement certes notable, mais loin d’être catastrophique.

Une opportunité pour l’euro

Plus surprenant encore, Villeroy de Galhau voit dans cette crise une occasion stratégique pour l’Europe. Il pointe du doigt les actions de l’administration Trump, qu’il considère comme nuisibles à la suprématie historique du dollar américain, ouvrant ainsi une fenêtre d’opportunité pour renforcer le rôle international de l’euro.

Ce discours, tenu dans un contexte d’instabilité monétaire et de fragmentation des alliances économiques, souligne l’ambition de la BCE de promouvoir l’euro comme devise de référence dans le commerce mondial, face à un dollar affaibli par l’unilatéralisme américain.

Des marchés sous tension, mais des banques solides

Du côté des marchés, les réactions ne se sont pas fait attendre : volatilité sur les valeurs technologiques, tensions sur les obligations d’État, et retraits massifs de capitaux chez certains hedge funds. Le gouverneur met toutefois un point d’honneur à souligner que les banques françaises restent solides et ne sont pas menacées par les secousses boursières actuelles.

En revanche, certains fonds spéculatifs à effet de levier pourraient subir des pressions de liquidité considérables, selon ses analyses. Ces acteurs, exposés à des produits financiers complexes et sensibles aux variations de taux, devront renforcer leur gestion des risques dans les mois à venir.

La BCE prête à accélérer la détente monétaire

Enfin, Villeroy de Galhau a rappelé que la BCE reste vigilante et prête à agir rapidement si nécessaire. « Nous devons aller aussi vite que nécessaire dans nos baisses de taux d’intérêt », a-t-il affirmé, laissant entrevoir un possible assouplissement monétaire plus rapide que prévu, dans le but de soutenir l’activité économique et de maintenir la stabilité des prix dans la zone euro.